Intervention de Régis Juanico

Réunion du mardi 28 mai 2019 à 17h25
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRégis Juanico :

Monsieur le secrétaire d'État, nous ne sommes pas favorables à un service national universel. Cet engagement présidentiel part d'une intention louable, mais, dans la pratique, il sera très difficile à généraliser en 2022, et même en 2026. Son coût financier est exorbitant : 2 milliards d'euros qui seraient mieux utilisés pour l'accueil et la réussite des étudiants, qui seront 30 000 de plus par an ces cinq prochaines années. Nous considérons qu'il faut s'appuyer sur l'existant et conforter le parcours de citoyenneté instauré par la loi égalité et citoyenneté, qui prévoit la remise d'un livret civique aux collégiens avec le diplôme national du brevet, permettant de récapituler les engagements, notamment associatifs, des jeunes, mais que le ministre Blanquer n'a pas souhaité mettre en oeuvre pour l'instant, ainsi que cette étape clé qu'est le service civique.

Pourquoi attendre seize ans, alors que le parcours citoyen doit démarrer dès le plus jeune âge ? Vous évoquez le brassage social : le rôle de l'éducation nationale est d'assurer la mixité sociale scolaire, y compris dans le privé. Vous évoquez le décrochage : les missions de lutte contre le décrochage scolaire, en lien avec les partenaires de l'éducation nationale, mènent un travail de prévention efficace, de sorte que le nombre de décrocheurs scolaires est passé de 130 000 à 90 000 en cinq ans, grâce à une détection précoce du décrochage avant seize ans. Vous évoquez les bilans de santé : ils sont déjà obligatoires à l'âge de douze ans, dans le cadre de la médecine scolaire en sixième – reste à compléter par un second bilan en classe de troisième avant seize ans. Vous évoquez les gestes de premiers secours et les automatismes à posséder en cas de crise : leur apprentissage est déjà inscrit noir sur blanc dans le code de l'éducation nationale. Dès l'école, puis au collège, il existe une sensibilisation aux gestes qui sauvent et une formation par le dispositif prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1), puis au lycée, avec une formation complémentaire. En ce qui concerne les activités physiques et sportives, vous le savez, il y a l'éducation physique et sportive et le sport scolaire. Force est de constater que le SNU est redondant avec de nombreux dispositifs existants au sein de l'éducation nationale et avec le service civique en place depuis huit ans, qui doit encore monter en puissance au-delà de 150 000 jeunes. Il n'est pas besoin d'inventer une nouvelle usine à gaz.

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