Intervention de Gabriel Attal

Réunion du mardi 28 mai 2019 à 17h25
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

M. Blanchet m'a posé la question du retour sur investissement. Merci d'avoir rappelé que c'est un investissement. Je le dis souvent, mais j'oublie parfois de le faire… C'est important de le rappeler, notamment quand on aborde la question du budget ou quand certains estiment que ce projet est inutile, comme certains élus du groupe socialiste l'ont dit tout à l'heure. C'est un investissement. L'objectif est de réduire, à terme, le nombre de décrocheurs en permettant à des jeunes de découvrir des opportunités nouvelles dans d'autres territoires et des exemples de jeunes de leur âge qui s'épanouissent, qui s'insèrent dans des formations, dans des filières qu'ils n'avaient pas forcément imaginées ou dans lesquelles ils ne s'étaient pas projetés. Cela représente aussi des économies, à terme, en matière de santé, puisque le bilan de santé complet dont bénéficieront tous les jeunes permettra d'identifier, potentiellement, des pathologies qui, si elles s'étaient aggravées, auraient coûté plus cher à la sécurité sociale. Plus globalement, il y a tout ce que cela permettra de faire pour réduire les fractures dans la société. Voilà ce que je voulais vous dire à propos du retour sur investissement.

Un des premiers critères de réussite du SNU sera le nombre de jeunes passés par la phase obligatoire qui entreront ensuite dans la phase volontaire. Si un nombre important de jeunes s'engage volontairement dans la phase 3, ce sera un premier témoignage de réussite : la phase obligatoire aura levé des freins à l'engagement et aura poussé des jeunes à s'engager en plus grand nombre dans la phase volontaire. On étudiera également les indicateurs que j'ai évoqués, notamment le nombre de décrocheurs. Par ailleurs, il y a le matériel et l'immatériel, le quantifiable et l'inquantifiable, notamment tout ce que le dispositif produira en matière de vivre-ensemble, comme l'a dit M. Kerlogot, de partage et de cohésion républicaine. Il sera difficile de le mesurer avec des indicateurs, mais ce sera perceptible dans la société – je l'espère. Elle est traversée par des fractures qui n'ont échappé à personne, et parmi les jeunes aussi. Ces derniers ont peut-être un âge où on peut encore partager davantage, faire tomber des tabous et certaines représentations. Il existe aujourd'hui beaucoup trop peu de lieux de mixité, d'échange et de partage. Le SNU sera un moment pivot dans ce domaine.

M. Di Filippo m'a interrogé sur le permis de conduire et m'a demandé ce que cela apporterait aux jeunes. Cela coûtera déjà moins cher.

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