Intervention de Frédéric Barbier

Séance en hémicycle du mardi 11 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 26 aa

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Barbier :

Un mot, monsieur le président, avant d'indiquer si je retire ou maintiens l'amendement.

Dans les troisième et quatrième circonscriptions du Doubs – j'associe bien évidemment Denis Sommer à cet amendement – , le secteur automobile emploie environ 35 000 personnes. Mais le Doubs n'est pas seul en cause : tous les bassins et territoires industriels automobiles seront nécessairement touchés. Je pense aux lignes échappement, carburation, refroidissement, qui équipent aujourd'hui l'ensemble des voitures et seront effectivement restructurées dans les vingt prochaines années.

Madame la ministre, vous m'avez apporté une réponse très précise, mais je cherchais surtout, par cet amendement, à ce qu'un message clair soit adressé aux populations de ces territoires. Je voulais leur dire qu'elles étaient clairement identifiées, qu'elles étaient mentionnées dans ce texte de loi. Il s'agissait de leur assurer que nous examinerions la situation tous les ans, que nous ne les laisserions pas tomber et que nous engagerions tous les moyens pour que ne se produise plus ce que nous connaissons encore aujourd'hui, et qui ne devrait plus arriver depuis longtemps, à savoir que l'on n'a pas prévu qu'un certain nombre d'industries allaient devoir profondément changer compte tenu de l'urgence climatique. Cette diversification, cette réadaptation de l'industrie n'a pas été prévue.

Par le passé, nous avons perdu des pans entiers de notre industrie. Je pense à l'électroménager, à la vidéo haute fidélité, à la téléphonie, autant de secteurs dans lesquels nous étions pourtant très bien placés. Je ne veux pas que ce soit le cas de l'industrie automobile.

Je passe beaucoup de temps à régler des problèmes d'industrie dans ma circonscription. Denis Sommer et moi-même avons la chance de représenter des territoires industriels très puissants, où il y a donc de l'emploi. Mais ils sont constamment en réadaptation. Je sais donc que la bonne période pour y parvenir est non pas dix ou quinze ans, mais vingt ans – à condition que nous ne perdions pas de temps.

Cet amendement visait simplement à dire à l'ensemble des populations que l'État les avait identifiées et que nous allions travailler avec elles à la réorganisation de l'industrie dans leur territoire.

Vous m'avez apporté des précisions très concrètes, madame la ministre, sur les dispositifs d'aide à la reconversion des territoires industriels – j'en entends parler tous les jours et je sais qu'ils sont importants. Dans la mesure où vous avez annoncé que vous émettrez un avis favorable à mon amendement demandant un rapport à ce sujet, je retire celui-ci. Mais ne croyez pas, chers collègues, que l'industrie automobile et l'ensemble des salariés puissent s'adapter, face à des enjeux aussi importants, en cinq ou dix ans – ou même en quinze ans, cher Dominique Potier ! Vingt ans, c'est un délai court pour l'industrie, compte tenu des objectifs que nous nous sommes fixés.

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