Intervention de Stéphane Demilly

Séance en hémicycle du mardi 11 juin 2019 à 21h30
Mobilités — Article 26 c

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

Je tiens à intervenir sur cet article, car je suis connu dans cette maison pour être un ardent défenseur des biocarburants. Je devrais sans doute préciser : un ardent défenseur des bons biocarburants, pas de ceux qui se fabriquent en déforestant l'Amazonie ou au détriment de cultures alimentaires nécessaires.

À propos du transport routier, je rappellerai simplement – à nouveau, puisque cela a déjà été précisé – que le E85 est aujourd'hui le carburant le moins cher à la pompe. Il permet de réduire très significativement les émissions de CO2 et constitue un débouché non négligeable pour l'agriculture française, notamment pour les filières sucrières et amidonnières, confrontées, comme vous le savez, à des défis économiques majeurs. Comment ne pas penser ici aux unités industrielles de Saint-Louis situés à Eppeville et Cagny, en Picardie et en Normandie, dont la fermeture a été décidée unilatéralement et brutalement par Südzucker en raison de la fin des quotas ?

Le transport aérien est également concerné par cet article 26 C et les biocarburants. Afin de permettre à la France de respecter ses engagements énergétiques et climatiques, il apparaît important que ce secteur, responsable de 13 % des émissions de gaz à effet de serre imputables aux transports, s'oriente vers des solutions alternatives au kérosène fossile. Les biocarburants constituent en cela la principale solution à l'échéance de 2030. Je pense même qu'il s'agit de la solution la plus immédiate pour participer à la réduction des émissions polluantes de ce secteur, les autres, telles l'électrification, demeurant encore à un stade purement prospectif.

L'utilisation de biocarburants permettrait, selon le biocarburant utilisé, de réduire de 50 % à 90 % les émissions de gaz à effet de serre. Aujourd'hui, plusieurs biocarburants aéronautiques sont d'ores et déjà certifiés par l'ASTM International, qui est l'organisme de certification international, pour un usage en mélange avec le kérosène fossile dans les aéronefs.

De plus, la France dispose d'atouts majeurs pour être un acteur de référence des biocarburants dans le transport aérien : d'une part, nous disposons de capacités industrielles de haut niveau, dont j'ai cité précédemment deux exemples précis ; d'autre part, nous avons soutenu le développement de technologie de référence pour la production de biocarburants avancés – je pense notamment aux projets bioTfueL ou Futurol, que je vous invite les uns et les autres à visiter. Une fois déployées à l'échelle industrielle, ces technologies permettront à l'évidence la production de biojet.

Nous avons véritablement une carte à jouer avec les biocarburants, madame la ministre. Il faut maintenant réunir les conditions pour réaliser les investissements dans les unités industrielles et, bien entendu, structurer ces filières.

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