Intervention de Jean-Luc Fugit

Séance en hémicycle du mercredi 12 juin 2019 à 21h30
Mobilités — Article 27

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Fugit, rapporteur de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Vous nous demandez, madame Bagarry, d'abaisser à 50 000 habitants le seuil à partir duquel un plan d'action est obligatoire. Ce n'est pas nécessaire, pour plusieurs raisons que je vais exposer posément, afin que les membres du Réseau Action Climat, qui ont suscité cet amendement, comprennent bien que ce n'est pas contre eux – nous travaillons tous contre la pollution de l'air, et c'est l'objectif de ce texte.

Le plan d'action sera obligatoire dans toutes les zones où les seuils de pollution de l'air sont dépassés, c'est-à-dire celles qui sont soumises à un plan de protection de l'atmosphère – PPA. Cela n'a strictement rien à voir avec la taille de la commune, mais avec le fait d'être ou non en zone de dépassement. Tous les EPCI concernés, quelle que soit leur taille, seront donc pris en compte.

Ainsi, dans la vallée de l'Arve, si chère à M. Saddier, le PPA porte sur cinq communautés de communes, soit quarante et une communes, pour une population totale de 160 000 habitants. En faisant le ratio, vous comprendrez rapidement que certaines de ces communes sont de faible taille. Or elles seront concernées par le plan d'action, parce qu'il y a ce PPA.

Par ailleurs, depuis 2016, tous les EPCI de plus de 20 000 habitants sont obligatoirement couverts par un plan climat-air-énergie territorial – PCAET. Ce plan devra désormais comprendre obligatoirement une dimension « air ». Nous avons amendé l'article 27 en commission pour faire en sorte que tel soit bien le cas.

Prenons l'exemple de l'agglomération de Rodez, non pas parce que c'est ma ville natale, mais parce que c'est un EPCI dont le nombre d'habitants se situe entre 50 000 et 100 000 et qui n'est pas couvert par un PPA, dans la mesure où il n'est pas confronté à des problèmes particuliers en matière d'air. Comme l'agglomération compte plus de 20 000 habitants, il existe un PCAET et, par conséquent, des actions transversales en matière de qualité de l'air. Dans ces agglomérations, on n'attend pas de subir des pics de pollution pour agir ; on s'attaque à la pollution de fond.

L'absence de plan d'action étant compensée par le dispositif des PCAET, il n'est pas utile d'abaisser le seuil en question à 50 000 habitants. Je vous suggère de retirer l'amendement. À défaut, l'avis sera défavorable.

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