Intervention de Émilie Bonnivard

Séance en hémicycle du jeudi 13 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Bonnivard :

Cet amendement tend à intégrer dans le texte un plan stratégique pour le fret ferroviaire français. Si vous le permettez, monsieur le président, je vais développer cette demande.

Le secteur des transports est un vecteur de pollution important – notamment le transport routier. Il est le premier émetteur de CO2 et contribue au réchauffement climatique. Le transport routier produit aussi de nombreux polluants dangereux pour la santé – nous en avons déjà longuement parlé. Ces polluants peuvent avoir des effets particulièrement négatifs sur la santé et les écosystèmes naturels, notamment dans les Alpes. C'est pourquoi la Convention alpine, signée en 1991, a fixé des objectifs pour la protection de l'environnement sensible des Alpes et accordé la priorité au transport ferroviaire.

Or la part du ferroviaire pour le trafic de marchandises à travers les Alpes du Nord, qui atteignait 12 millions de tonnes au début des années 2000, représente aujourd'hui moins de 4 millions de tonnes. Cette diminution est incompréhensible eu égard aux enjeux grandissants liés à la pollution de l'air et au réchauffement climatique.

En 1990, le transport ferroviaire de marchandises était équivalent en France et en Allemagne. Depuis, le fret ferroviaire a augmenté de 50 % en Allemagne, alors qu'il diminuait de 50 % en France. La progression du trafic de poids lourds se poursuit entre la France et l'Italie, avec une hausse de 18,6 % dans le tunnel du Fréjus et de 13,3 % dans celui du Mont-Blanc, et une forte progression du nombre de véhicules concernés en cinq ans, ce qui a des conséquences importantes sur la pollution dans les vallées alpines et sur les écosystèmes.

La Suisse et l'Autriche ont en revanche ouvert de nouvelles voies et de nouveaux tunnels ferroviaires afin d'accroître la part du fret ferroviaire dans les échanges entre la Suisse, l'Autriche et l'Italie. Il est à noter que la part du ferroviaire dans nos échanges avec l'Italie est de seulement 8 %, le transport routier en représentant 92 %, alors que, dans les échanges entre la Suisse, l'Autriche et l'Italie, pour le même volume de marchandises, ces parts sont respectivement de 70 % et de 30 %, et cela grâce à des infrastructures performantes.

Je voudrais évoquer pour terminer la nouvelle ligne Lyon-Turin. Je vous remercie, madame la ministre, d'avoir confirmé les engagements de la France s'agissant de la réalisation de la partie transfrontalière du tunnel et de vous être aussi engagée sur la réalisation et le phasage des accès. Nous sommes satisfaits que la Commission européenne ait confirmé la hausse à hauteur de 50 % de sa participation au financement de ceux-ci. Toutefois, cette infrastructure ne sera optimale que si le fret ferroviaire redevient un enjeu essentiel de la politique nationale de transport de marchandises.

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