Intervention de Hubert Wulfranc

Séance en hémicycle du jeudi 13 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Wulfranc :

Eh oui ! Et c'est notamment vrai pour les gares, les cheminots. Or, selon les organisations réunissant direction et syndicats sur le réseau normand, aucune fermeture de ligne, ni aucune diminution des dessertes en gare, dans la partie nord comme dans la partie sud, n'a été justifiée par un argument de sécurité. Aucune !

Si les copains de la CGT me suggèrent de la mettre en veilleuse car la question relève de la sécurité, d'accord ! Ce n'est pas nous, alors, qui viendrons vous demander de maintenir la ligne, madame la ministre. Mais, dans ma région, c'est nous qui, comme je vous l'ai dit l'autre jour, allons voir la direction de la SNCF pour l'alerter, photos à l'appui, sur des fils électriques qui pendent dans telle ou telle gare où passent des trains ! Les travaux ne coûtent pas cher, lui disons-nous, évitez d'ailleurs de les confier à une entreprise sous-traitante, qui en général les fait mal : faites-les plutôt vous-mêmes.

La sécurité, les usagers comme les salariés, ils connaissent ! Et ils font remonter les problèmes. Lorsqu'ils ont des élus à leur écoute, ceux-ci savent aussi à quel niveau mettre le curseur pour faire remonter, si la sécurité le justifie, un argument qui plaide pour la suspension, voire la fermeture de telle ou telle infrastructure ou installation. Quel est donc le problème, au fond ? C'est que SNCF Mobilités se prépare à la concurrence ! Conséquence : elle « tire » autant qu'elle peut là où ce n'est pas rentable. Elle ferme des lignes ou en réduit le cadencement : les trains s'arrêtent moins souvent à Pontorson ou dans les campagnes, on privilégie plutôt le Paris-Deauville. Voilà ce que constatent tous les élus locaux !

Oui, la sécurité doit être assurée sur nos lignes, et cette responsabilité incombe à la SNCF, que ce soit dans les tunnels, sur les passages à niveau ou ailleurs : il n'y a aucun débat sur ce point. Nous vous demandons même plus d'argent en ce domaine, où des questions majeures se posent. Mais que l'on ne nous oppose pas l'argument de la sécurité pour justifier la fermeture programmée de lignes ou de gares, car celle-ci ne fait que préparer l'ouverture à la concurrence.

Aussi, pour redevenir constructif, dans l'attente des conclusions d'un rapport désormais imminent – puisqu'il est attendu d'ici à quelques mois – , nous demandons un moratoire sur les fermetures de gare, et soutenons l'amendement de nos collègues socialistes.

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