Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du jeudi 13 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Ne péchons pas par excès d'orgueil. Pour ma part, je peux faire preuve d'humilité sur ces questions. Mais le problème est la manière dont vous avez formulé les choses, madame la ministre. Nous allons reprendre ensuite le cours de nos discussions. Simplement, M. le Premier ministre a déclaré hier que nous entrions dans une nouvelle phase – vous nous direz à quel moment elle commence ; nous, nous avons cru que c'était hier – et que les arguments de l'opposition seraient désormais entendus, que nous pourrions dialoguer sans nous envoyer à la figure les uns aux autres que, depuis vingt ou trente ans, nous avons été nuls, nous n'avons rien fait, etc.

Comprenez la contradiction à laquelle nous sommes confrontés et qui suscite un peu d'aigreur de la part de Valérie Rabault, de moi-même, d'autres peut-être, qui en ont été témoins : à l'époque, vous étiez aux responsabilités, au coeur du pouvoir. Nul d'entre nous ne peut donc s'exonérer de cette coresponsabilité. Nous avons été collectivement désinvoltes, depuis des décennies. Quant au précédent mandat, il sera évalué à sa juste valeur. Ce que l'actuel Président de la République a fait à l'époque, ce n'est pas vraiment ce que vous cherchez à faire aujourd'hui : il s'agissait de substituer des cars à des réseaux ferrés. Et la libéralisation a été défendue par des courants contraires de la majorité.

Faisons donc tous preuve d'un peu d'humilité. Vous suivez une trajectoire où nous avions l'impression qu'il s'agissait, du point de vue tant budgétaire que des orientations, d'éviter la démagogie au profit de la coconstruction. Nous nous y prêterons d'autant plus que vous ne nous renverrez pas en permanence à une responsabilité qui n'est pas la nôtre. Nous aussi, chers collègues, nous avons été bâtisseurs dans nos territoires ; nous avons mené des combats politiques pour des solutions durables, que nous n'avons pas toujours gagnés. Je ne suis pas sûr que l'on soit en train d'inventer la roue : on poursuit plutôt un processus, ce qui requiert que l'on soit humble au lieu de stigmatiser injustement le passé.

Cela dit, il faut, je pense, reprendre le fil de nos débats.

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