Intervention de Bruno Fuchs

Séance en hémicycle du jeudi 13 juin 2019 à 21h30
Mobilités — Article 1er a (précédemment réservé)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Jean-Marie Sermier a dit l'essentiel. La première phase de ce projet a été mise en exploitation en décembre 2011, et a coûté 2,3 milliards. Les fonds aujourd'hui nécessaires sont très inférieurs, on le voit, puisque le coût de la deuxième phase, conclusion de ce projet, est estimé à 700 millions d'euros, dont 200 millions à la charge de l'État. J'ajoute que 82 millions d'investissements publics ont déjà été réalisés : si l'État n'investit pas ces 200 millions, il perd les 82 millions déjà dépensés, ce qui ramène dans les faits le coût à une centaine de millions… Par rapport à la ligne dont nous parlons tout à l'heure, c'est une autre dimension !

M. Sermier a insisté sur l'importance locale, nationale et internationale de cette ligne, qui représenterait 10 % environ du trafic à grande vitesse de l'ensemble de notre territoire et relierait le nord de l'Europe au sud, mais également à l'est, à l'Europe centrale. C'est un élément déterminant.

De nouvelles études socio-économiques ont été réalisées par SNCF Réseau : elles sont très favorables, et montrent qu'il y a toute raison de réaliser cette ligne à grande vitesse.

Des raisons écologiques doivent également être avancées : sur ce trajet, actuellement, les déplacements par la route sont massifs. Ainsi, entre Strasbourg et Besançon, 64 % des trajets se font par la route ; entre Strasbourg et Lyon, 45 % des trajets se font en voiture, en quatre heures et demie en moyenne pour 531 kilomètres. Les études montrent que le bilan carbone de cette ligne serait positif en douze ans d'exploitation seulement.

C'est encore une ligne stratégique au coeur de l'Europe. Elle peut recevoir des fonds européens. Il est indispensable de les mobiliser.

L'ouverture de cette ligne permettrait le développement de nouveaux services, qui ne se limiteraient pas à la régularité des trains. Aujourd'hui, si vous voulez aller de Strasbourg à Besançon, vous n'avez pas de train avant dix heures et demie le matin, mais ensuite ils sont rapprochés : trois trains en moins de quatre heures. La ligne, on le voit, n'est pas optimisée.

Elle a été commencée. Avant de se lancer dans la construction de nouvelles infrastructures, il faut terminer celles qui existent. Cet achèvement est parfaitement cohérent avec votre stratégie, madame la ministre, de terminer les infrastructures locales.

Enfin, le scénario 2 du rapport Duron prévoit 60 milliards d'investissements, mais zéro centime pour l'Alsace. Je ne sais pas ce qu'a fait cette région pour mériter cela, mais le principe d'équité territoriale impose d'investir pour au moins achever cette ligne à grande vitesse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.