Intervention de Sophie Auconie

Séance en hémicycle du vendredi 14 juin 2019 à 9h30
Mobilités — Après l'article 1er b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Auconie :

J'entends vos remarques, madame la ministre, et vous avez contribué à me convaincre de changer mon vote : je voulais voter pour, mais je vais m'abstenir, pour plusieurs raisons.

D'abord – plutôt qu'une critique, voyez-y le souci de faire remonter les informations du terrain auprès des ministères, comme nous sommes nombreux à le faire – , les citoyens français considèrent que les politiques parlent beaucoup mais agissent peu. C'est d'ailleurs un peu de cette façon qu'ils ont accueilli le discours de politique générale du Premier ministre, avant-hier : le programme est intéressant mais ira-t-il au bout de ses ambitions ? Il faut bien mesurer l'attente des citoyens, qui ne comprennent pas pourquoi ils ont à subir la hausse continue de la taxe sur les carburants, ce qui déclenche une nouvelle grogne sur les territoires, et que le Gouvernement n'envoie pas un signal fort aux grands pollueurs que sont les acteurs des secteurs maritime et aérien.

Je vais cependant m'abstenir car j'entends que vous êtes sensible à la nécessité d'améliorer les conditions de transports ferroviaires au travers du pays. Je suis de Tours. La ligne TGV de Saint-Pierre-des-Corps à Paris est la plus chère de France : le prix du billet moyen est de 65 euros, quand celui du Paris-Lille s'élève à 35 euros. On diminue le nombre d'allers-retours à Paris, et, comme ils deviennent rares, ils deviennent chers – c'est un peu de cette façon qu'on arrive à augmenter le prix du billet. Le taux de retards, qui atteint 30 %, n'est pas acceptable : c'est l'un des plus élevés en France. Certains usagers nous alertent sur le caractère insatisfaisant du transport ferroviaire sur les territoires et nous demandent de l'améliorer.

Madame la ministre, vous nous avez dit que, dans certains départements ou communes enclavés, le transport aérien intérieur était indispensable – vous avez évoqué, très tard hier soir, Aurillac et Brive. Si le transport ferroviaire est de qualité et bien cadencé afin de réduire les temps de transport, les citoyens l'utiliseront – et inutile d'ajouter que, s'il fonctionnait à l'hydrogène, ce serait idéal. Nous devons commencer par inciter les Français en proposant une desserte de qualité. Ainsi, s'agissant des problèmes de la ligne de Saint-Pierre-des-Corps à Paris, j'ai grand besoin d'un petit coup de pouce – appelez-moi « madame Plus » !

Cependant, au nom du groupe UDI et indépendants, j'indique que je vais m'abstenir, et je demande deux engagements forts.

Premièrement, madame la ministre, il faut agir efficacement en travaillant sur cette taxe – pourquoi ne pas en doubler le taux ? – dans le cadre du projet de loi de finances.

Deuxièmement, madame la présidente de la commission, il est nécessaire que la commission rencontre Mme Karima Delli dès qu'elle aura été nommée présidente de la commission des transports et du tourisme au Parlement européen, comme c'est probable – de toute façon, elle a occupé cette fonction pendant toute la législature précédente. Je pense aussi à Dominique Riquet, qui a été élu député européen sur la liste Renaissance, …

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