Intervention de Jean-Jacques Ferrara

Réunion du lundi 3 juin 2019 à 21h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Ferrara, rapporteur pour avis de la commission de la défense nationale et des forces armées (Air) :

À la demande de François Cornut-Gentille, qui l'a aussi évoqué, permettez-moi de m'écarter quelque peu de notre ordre du jour et de me réjouir, madame la ministre, de la commande d'un hélicoptère Caracal, destiné à remplacer l'un des deux détruits en opération. Cette décision était attendue depuis bientôt deux ans, le décret d'avance de juillet 2017 ayant conduit à reporter cette opération. Avec d'autres collègues de la majorité, je m'étais ému de cette annulation, lourde de conséquences sur le terrain, notamment pour nos forces spéciales. Le mal est réparé, même s'il nous faudra encore patienter quelques années avant que ce nouvel appareil ne soit livré.

J'en viens à présent au coeur de notre sujet. En tant que rapporteur des crédits alloués à l'armée de l'air, je me concentrerai sur l'action 4 du programme 178, relative au financement de la préparation des forces aériennes. Le temps qui m'est imparti ne me permettant pas de dresser un bilan exhaustif, je me concentrerai sur un point essentiel à mes yeux : la formation et l'entraînement des équipages.

À l'instar des années précédentes, l'année 2018 a été marquée par l'intensité de l'engagement de nos forces en opérations extérieures. Au total, les OPEX représentent 22 % de l'activité de l'aviation de chasse, et 24 % de celle de l'aviation de transport. À cet égard, 2019 est assez semblable à 2018.

Ainsi, entre le 15 et le 21 mai, les aéronefs déployés dans le cadre de l'opération Chammal ont effectué vingt-deux sorties aériennes, tandis que ceux de la force Barkhane en ont réalisé soixante-treize, parmi lesquelles vingt-deux missions chasse, quatorze missions de ravitaillement ou d'observation et de renseignement, et trente-sept missions de transport.

Ce niveau d'engagement exceptionnel est atteint au détriment d'une préparation opérationnelle cohérente et d'une régénération organique suffisante, faisant craindre des pertes de compétences susceptibles d'entraîner à terme une moindre capacité de nos aviateurs à conduire les missions qui sont les leurs.

Le déploiement en OPEX des équipages les plus expérimentés ralentit toujours plus la formation des plus jeunes, d'autant que la disponibilité des aéronefs n'est toujours pas au rendez-vous. Ainsi, pour un objectif initial de 280 heures, les équipages de transport n'ont pu effectuer que 201 heures de vol en 2018.

Mes questions sont simples, madame la ministre : quelles initiatives ont été prises afin de combler les lacunes de la préparation opérationnelle des aviateurs et de garantir une formation et un niveau d'entraînement suffisants ? Quel est le premier bilan de la direction de la maintenance aéronautique, créée en avril 2019, et des plans d'action spécifiquement lancés pour l'A400M, le C130H ou encore le Mirage 2000D ?

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