Intervention de Jean François Mbaye

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 16h15
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean François Mbaye, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères (Écologie, développement et mobilité durables) :

Chaque année, la commission des affaires étrangères examine, à l'occasion du projet de loi de finances, les instruments, les objectifs et les modalités de la diplomatie environnementale.

En tant que rapporteur pour avis, j'ai fait le choix à l'automne dernier de consacrer mes travaux à la lutte contre l'érosion de la biodiversité mondiale et à la préservation des espèces sauvages menacées. Les experts de l'IPBES et les services écosystémiques ont confirmé, au début du mois de mai, à l'issue de leur septième session plénière, ce que nous redoutions tous. L'effondrement de la diversité biologique mondiale en cours est sans précédent dans l'histoire de l'humanité par sa vitesse et l'ampleur de ses impacts. Une espèce sur huit, animale ou végétale, serait ainsi menacée de disparition à brève échéance.

La question de la lutte contre l'érosion de la diversité biologique à l'échelle européenne et internationale est l'un des six grands axes du plan biodiversité présenté par le Gouvernement au mois de juillet 2018.

Monsieur le ministre d'État, dans quelle mesure cette ambition s'est-elle traduite dans les faits, et de quelle manière la question de la protection de la nature est-elle portée par le Gouvernement à l'échelle internationale ?

Le projet de pacte pour l'environnement a connu très récemment un sérieux revers puisque l'idée d'un texte juridiquement contraignant a été repoussée à Nairobi le 23 mai dernier, ce que je regrette profondément. Il existe donc un dangereux décalage entre l'urgence écologique d'une part, et l'inertie onusienne d'autre part. Que compte faire la France sur ce dossier, avec en ligne de mire la conférence internationale de 2022 pour les cinquante ans du premier sommet de la terre qui s'était déroulé à Stockholm en 1972 ?

De même, comment le Gouvernement se prépare-t-il aux prochains rendez-vous internationaux sur la biodiversité que sont d'abord le Congrès mondial de la nature, qui se déroulera à Marseille en 2020, et la Conférence des parties de la convention des Nations unies sur la diversité, qui se tiendra en Chine, en 2020 également ?

J'avais suggéré dans mon rapport une mise sous tension accrue de notre réseau diplomatique sur ces questions spécifiques, comme cela avait été le cas à la veille de la COP21 en 2015 sur la problématique du dérèglement climatique. La présence d'agents du ministère de la transition écologique et solidaire dans les différentes représentations françaises à l'étranger a-t-elle été renforcée ? Si oui, pourriez-vous nous préciser quels postes diplomatiques ont été ciblés en priorité ?

De quelle manière le Gouvernement compte-t-il impliquer les acteurs du secteur privé dans la lutte en faveur de la protection de l'environnement ? Comment pouvons-nous mobiliser l'ensemble de la société civile afin de provoquer un changement réel dans nos comportements quotidiens et adapter notre modèle économique aux exigences environnementales ?

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