Intervention de Stéphane Demilly

Séance en hémicycle du mardi 18 juin 2019 à 15h00
Mobilités — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Demilly :

Tous les groupes d'opposition sans exception ont contribué à compléter et à améliorer ce texte ; le travail parlementaire en commission et en séance a été particulièrement constructif. À titre d'exemple, notre groupe a pu faire adopter, sur la proposition de notre collègue Maina Sage, la possibilité pour les salariés des collectivités d'outre-mer de bénéficier du « passeport pour la mobilité » afin d'accéder à des formations situées en dehors de leur territoire.

Alors que ce texte traite de multiples sujets, je me concentrerai sur deux volets : la programmation des infrastructures et les mobilités plus propres.

Concernant le volet de la programmation des infrastructures de transport, c'est la première fois qu'une loi fixe une programmation pluriannuelle et réaliste des investissements dans les infrastructures de transport. C'est une bonne nouvelle qu'il faut saluer, tout comme il faut se féliciter de la pérennisation du Conseil d'orientation des infrastructures, même si nous aurions souhaité que la composition de ce dernier soit représentative de la diversité politique de notre assemblée.

Néanmoins, nos interrogations sur les recettes qui permettront de financer ces infrastructures de transport sont toujours d'actualité. Nous avons bien compris que ce sujet sera traité lors du prochain projet de loi de finances, mais nous aurions apprécié de pouvoir nous exprimer en connaissance de cause sur ce sujet.

Nous tenons à saluer la possibilité de créer des sociétés de projet, sur le modèle du tant espéré canal Seine-Nord Europe. C'était une attente très forte des élus locaux. Espérons que ces projets ne connaîtront pas le même retard que ce canal !

La deuxième priorité, à nos yeux, fut celle des mobilités plus propres et plus actives, avec notamment plusieurs articles permettant d'encourager la pratique du vélo et de mieux lutter contre la pollution de l'air.

Je souhaiterais plus particulièrement revenir sur l'objectif, fixé à 2050, de décarbonation des transports terrestres, avec la fin de la commercialisation des véhicules thermiques neufs en 2040. Vous fixez un cap, un cap ambitieux, et c'est une bonne chose. Mais une fois que nous nous sommes accordés sur l'objectif, le plus compliqué reste à faire : en définir les modalités et adopter une méthode réaliste.

Et là, naturellement, les choses se compliquent.

Nous avons été marqués par la loi relative à la transition énergétique de 2015 qui a, rappelons-le, imposé des objectifs complètement irréalistes. Même si nous pouvons être légèrement dubitatifs face à tous ces objectifs, chacun sait en son âme et conscience qu'il faut poursuivre et accélérer la réduction de notre dépendance aux énergies fossiles. Les soutiens financiers, comme la prime à la conversion des véhicules ou les facilités pour l'installation des bornes de recharge, constituent un levier indispensable pour accompagner cette grande révolution de la société, de l'économie et de nos comportements. La loi, à elle seule, ne suffira pas. Des habitudes de déplacement doivent être changées, des pratiques industrielles renouvelées ; un inlassable travail de la puissance publique doit accompagner cette difficile mais nécessaire transition.

Il restera ensuite à traiter de la décarbonation des transports maritimes et aériens, pour lesquels les biocarburants peuvent jouer un rôle important. Je sais, madame la ministre, que vous y serez attentive.

Ce projet de loi devait être amélioré. Le Sénat et l'Assemblée nationale l'ont fait, dans un respect mutuel, en adoptant un ensemble de mesures, parfois techniques, mais nécessaires. C'est pourquoi notre groupe soutiendra ce texte.

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