Intervention de Laurent Furst

Séance en hémicycle du lundi 24 juin 2019 à 16h00
Collectivité européenne d'alsace — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Furst :

Je voudrais à cet instant préciser, madame la ministre, ce que je crois être notre état d'esprit. Si ce texte est un aboutissement, alors il sera pour l'Alsace un échec, celui d'une région institutionnellement en apnée, celui d'une population à qui l'on aura donné le minimum pour l'apaiser. Si ce texte, en revanche, est une étape, la première marche vers une évolution future, alors il peut être riche de sens. En la matière, seul l'avenir nous dira si nos débats et ce texte sont porteurs d'histoire.

Je voudrais, madame la ministre, chers collègues, exprimer une douleur. Englués dans la réforme constitutionnelle, vous refusez d'inscrire notre collectivité dans le cadre de l'article 72 de la Constitution, ouvrant ainsi des aléas juridiques. Vous refusez à l'Alsace une évolution institutionnelle accordée pourtant facilement à d'autres.

Lorsque, très récemment, Mme Hidalgo a voulu fusionner ville et département, le gouvernement socialiste, auquel appartenait le futur président Macron, l'a fait. Lorsque le maire de Lyon a voulu donner à son agglomération les compétences départementales, le Rhône a été scindé en deux. Pour la Corse, deux départements et la région ont été fusionnés par la loi, alors que la population s'était exprimée négativement par référendum. J'évoquerai, aussi, les régions monodépartementales d'outre-mer où la fusion est faite ou prévue.

Je ne critique aucune de ces évolutions : ce qui me trouble, voire me choque, c'est que la porte ait été fermée d'emblée pour l'Alsace, alors que tant de choses sont possibles ailleurs. Bien sûr, une question se pose : les Alsaciens valent-ils moins qu'un Parisien, un Lyonnais ou un Corse ? Vous me direz que j'exagère mais, au fond de nos coeurs, il y a un peu de cela.

Je voudrais prendre deux minutes pour revenir sur la réforme des régions. Pourquoi a-t-elle été faite ? Pour casser la réforme du conseiller territorial, trop sarkozyste ? Pour sauver le département cher au président Hollande ? Pour faire des économies, à l'heure où Bruxelles exigeait des réformes structurelles ? Ces économies ne sont pas là. Au contraire, les grandes régions ont entraîné de grandes dépenses de fonctionnement.

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