Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du mercredi 26 juin 2019 à 21h30
Énergie et climat — Article 1er

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Soit, mais lequel ? Chaque fois que nous le demandons, nous ne recevons aucune réponse. Nous pourrions multiplier les exemples. Il n'est pas possible d'aller dire aux ouvriers de General Electric à Belfort qu'il faut nationaliser leur entreprise, pour continuer de produire et d'exporter dans le monde entier des turbines à gaz, et exiger, à l'Assemblée nationale, des objectifs plus importants de réduction des émissions de gaz à effet de serre, voire la suppression du soutien à l'export, notamment les garanties financières, pour les entreprises qui vendraient des centrales à gaz à l'étranger.

Je me rends dans tous les territoires de France et de Navarre : j'ai même été le premier membre du Gouvernement à rencontrer des gilets jaunes – c'était le 12 novembre 2018 en Vendée. Eh bien, partout, en France, on me demande la réalisation d'une déviation à deux fois deux voies, afin de pouvoir rouler à 110 kilomètres-heure et non pas à 90, encore moins à 80 – vous n'y pensez pas ! On me demande également d'écarter toute mesure contraignante sur les voitures. Je pourrais multiplier les exemples.

Il faudrait, à un moment donné, faire preuve de cohérence en acceptant les moyens concrets permettant d'atteindre les objectifs qu'on s'est fixés. J'ai entendu parler de l'ISF – impôt de solidarité sur la fortune : comment peut-on prétendre que l'ISF peut faire baisser les émissions de gaz à effet de serre ? Il faudrait que nous ayons une discussion sérieuse sur les outils fiscaux concourant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'ISF peut avoir une autre utilité et permettre d'atteindre d'autres objectifs : il n'a aucune influence sur les émissions de gaz à effet de serre. Je pourrais même vous démontrer qu'il pourrait freiner l'investissement privé dans la réduction de ces émissions. Notre discussion doit porter sur des outils concrets, réels.

Je sais que Mme Batho se bat dans d'autres enceintes pour réclamer un changement beaucoup plus radical de société. En revanche, à quoi rime de faire le tour des ronds-points en proclamant : « Je veux du soleil » – une salade dans ce goût-là…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.