Intervention de Nathalie Bassire

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 9h30
Énergie et climat — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Bassire :

L'objectif d'une autonomie énergétique des départements d'outre-mer à l'horizon 2030, avec 100 % d'énergie renouvelable, doit être maintenu – je précise que l'objectif intermédiaire de 50 % d'énergies renouvelables à l'horizon 2020 est actualisé à 75 % d'énergies renouvelables à l'horizon 2025. Ces énergies doivent être propres à 100 % sur ces territoires, ce qui exclut, dès le 1er janvier 2020, toute réalisation de projets climaticides et écocides, notamment tout projet d'incinération des déchets ménagers, y compris sous le doux nom de « valorisation énergétique des déchets ».

Il faut en effet savoir qu'un incinérateur de déchets produit à peine 2 % d'électricité, pour de nombreuses nuisances écologiques et plusieurs centaines de millions d'euros dépensés, alors que nous pourrions continuer de soutenir les filières photovoltaïques, davantage que nous ne le faisons déjà, et relancer l'énergie thermique des mers.

En outre, les coûts estimés ne prennent pas en compte le montant pharaonique lié au traitement des déchets ultimes, qui sont toxiques. Par ailleurs, il n'est pas prévu d'associer de cimenterie à l'incinérateur, alors que cette condition est exigée sur le territoire national et européen. Pourquoi une telle exception est-elle accordée aux départements d'outre-mer ?

Enfin, pour permettre à cette machine de fonctionner, nous devrions maintenir le volume de nos déchets à niveau constant, et donc éviter de trier, pour ne pas en ajouter. Ce serait, vous en conviendrez, une hérésie totale.

Il faut donc en effet défendre un modèle vertueux et des structures réversibles, dimensionnées aux besoins locaux, et conçues pour être facilement adaptables et modulables. Surtout, nous devons utiliser des technologies ayant l'incidence la plus faible sur l'environnement, compte tenu du contexte insulaire, en particulier pour les déchets dangereux et ultimes, issus de l'incinération.

En matière de développement durable et d'économie circulaire, nos départements d'outre-mer doivent être des pionniers et, en aucun cas, des territoires de seconde zone, où l'on réaliserait ce qui n'est plus acceptable en France métropolitaine et en Europe.

Le présent amendement concourt donc à la bonne réalisation de la Trajectoire outre-mer 5. 0, que le Gouvernement a impulsée le 8 avril 2019, à la suite des Assises des outre-mer de 2018 et du Livre bleu des outre-mer, notamment de ses objectifs zéro déchet, zéro carbone.

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