Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Séance en hémicycle du jeudi 27 juin 2019 à 9h30
Énergie et climat — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Cet amendement a une portée générale, monsieur le ministre d'État, même si l'application d'une telle disposition doit revêtir une importance particulière pour la Corse.

J'entends vos arguments s'agissant de la maîtrise de la demande énergétique, mais cet amendement ne tend pas à rendre obligatoire l'installation de panneaux photovoltaïques lorsqu'on rénove ou désamiante un bâtiment ; il se contente de rendre la chose possible, alors que c'est interdit aujourd'hui.

C'est encore plus important si l'on se place à l'échelle des territoires. Dans un territoire méditerranéen marqué par une forte indivision comme le nôtre, où les enjeux en matière de rénovation du parc immobilier destiné au logement sont particulièrement importants, du fait de structures très délabrées, qui nécessitent un désamiantage, on ferait du gagnantgagnant : on rénoverait à des fins de mix énergétique sans que cela empêche la maîtrise de la demande d'énergie. Nous nous inscrivons en réalité dans le cadre d'une stratégie territoriale de mix énergétique décentralisé. Cet amendement permettrait de mettre en oeuvre une telle stratégie, alors qu'aujourd'hui ce n'est pas possible.

Quant à la question de la Corse, je voudrais dire à M. le ministre que les arguments relatifs à l'interconnexion avec l'Italie et à la solidarité nationale tombent pour deux raisons. Premièrement, la programmation pluriannuelle de l'énergie – PPE – de 2013 prévoit l'autonomie énergétique à l'horizon 2050. L'avis défavorable donné à l'amendement marque donc un recul par rapport à la PPE. Deuxièmement, nous ne sommes pas là pour tendre la sébile en permanence, demander l'assistanat ou en appeler à la solidarité nationale ; nous sommes là pour obtenir, à travers le mix énergétique et l'optimisation de notre potentiel en matière de microhydraulique, de biomasse et autres, un effet tant environnemental que social. En effet, grâce à l'autonomie énergétique, nous réduirons le coût de l'énergie. Nous répondre aujourd'hui : « Nous ne sommes pas prêts », alors que cela est prévu pour 2050, c'est-à-dire dans trente ans, ne nous semble pas un discours très mûr sur le plan politique, surtout dans la perspective de la visite du Premier ministre en Corse les 4 et 5 juillet prochains.

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