Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du vendredi 28 juin 2019 à 9h30
Énergie et climat — Article 3 decies

François de Rugy, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Il importe que nos appréciations soient fondées sur la réalité et la comparaison entre les pays. C'est peut-être moins simpliste, donc moins facile à faire comprendre, mais c'est la réalité. Dans un pays où la production d'électricité est fondée sur des centrales à charbon, passer au gaz permet déjà des gains très importants en termes d'émissions de dioxyde de carbone.

Tous les scénarios de transition énergétique conçus par des experts, y compris d'organisations non gouvernementales – j'ai par exemple en tête, pour la France, le scénario négaWatt – , faisaient une place au gaz comme énergie de transition.

Je veux bien que l'on dise que de nombreux pays doivent passer de 100 % à 0 % d'énergies fossiles pour la production d'électricité, mais ce n'est pas très sérieux et réaliste. Nous devrions pouvoir nous accorder pour dire que les pays les plus riches, les plus avancés, comme la France, qui le fait déjà, devraient investir fortement pour remplacer des productions thermiques d'électricité par des énergies renouvelables, décarbonées, car ils en sont capables, afin que des pays moins riches puissent accéder, pour certains, à l'électricité, y compris parfois en ayant recours au gaz.

Voilà pourquoi, comme je l'ai déjà dit hier, le fait de ne pas distinguer entre les énergies fossiles ne nous paraît pas une bonne chose. Vous le savez, certaines entreprises, comme General Electric à Belfort, produisent des turbines à gaz. On voit bien les difficultés qu'elles rencontrent !

Encore une fois, il ne s'agit pas de dire que l'on renvoie à plus tard les transformations, et que l'on attendra qu'elles se fassent toutes seules. Il faut prendre les dispositions qui sont réellement les plus efficaces, car nous devons conduire ces transformations par étapes, en prenant en compte la réalité.

Voilà pourquoi j'appelle à adopter cet amendement du Gouvernement, qui vient modifier ce qui avait été voté en commission.

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