Intervention de Raphaël Gérard

Réunion du mardi 18 juin 2019 à 17h20
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Gérard :

Monsieur le président, à l'aube des débats parlementaires sur le projet de loi de bioéthique, je dois vous dire mon étonnement du traitement par les médias de la question de l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes. Alors qu'un sondage du journal La Croix montre que 65 % des Français y sont favorables, je suis frappé par la saturation de l'espace médiatique par la voix des opposants les plus dogmatiques, tels ceux de La Manif pour tous, qui ne sont ni représentatifs de la diversité des points de vue ni au fait de la complexité technique du sujet, notamment de la réforme de l'établissement des règles de filiation. Ainsi, après que, dans son discours de politique générale, le Premier ministre a confirmé l'engagement pris par le Gouvernement d'ouvrir la PMA aux couples de femmes et aux femmes célibataires, j'ai dénombré pas moins de six interventions de Mme Ludovine de La Rochère dans les médias les 12 et 13 juin. Ce constat pose évidemment la question de la responsabilité des médias car, à l'inverse, on n'entend pas la voix des premières concernées, lesbiennes ou femmes célibataires ; pour que l'on comprenne tous les termes du débat, leur histoire doit pourtant être racontée et leurs sentiments exprimés. La loi du 30 septembre 1986 prévoit que le CSA doit faire respecter l'expression pluraliste des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de radio et de télévision, en particulier pour les émissions d'information politique et générale. De quels outils disposez-vous pour mesurer, quantitativement et qualitativement, le traitement médiatique d'un sujet de société aussi primordial que la PMA pour éviter toute tentation d'instrumentalisation de l'information à des fins politiques ou sensationnalistes ?

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