Intervention de Roch-Olivier Maistre

Réunion du mardi 18 juin 2019 à 17h20
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Roch-Olivier Maistre, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel :

À propos de la juste représentation de la diversité de la société française, notre action centrale est le baromètre que nous publions chaque année. Vous l'avez relevé : pour la représentation de la précarité, des marges de progression sont possibles. Que comptons-nous faire ? Nous poursuivrons la publication de notre baromètre pour dire les choses, dénoncer et faire honte – c'est la pratique du name and shame : un coup de projecteur est donné, les médias suivent cela de très près et les chaînes sont interpellées. Lorsque vous m'avez auditionné en janvier dernier, je vous ai dit que je gardais le vif souvenir d'une réunion organisée au début des années 2000, alors que j'étais à la présidence de la République. Le Président de l'époque avait réuni pour la première fois tous les patrons de chaînes pour leur signifier que la réalité de la société française n'était pas celle qu'ils donnaient à voir. Des progrès ont eu lieu depuis lors, mais le baromètre montre qu'il reste du chemin à parcourir. Nous poursuivrons dans cette voie, à partir de ce baromètre, en sensibilisant les chaînes chaque année.

Enfin, il est bon de rappeler notre rôle en matière de cohésion sociale. La cohésion sociale, c'est la juste représentation de la diversité de la société française et aussi de ses territoires dans leurs singularités, dont les langues régionales font partie. Vous savez que la loi Toubon comporte une exception au principe constitutionnel qui donne à la langue française une place centrale dans notre architecture institutionnelle, en laissant un espace pour les langues régionales. Le cahier des charges des sociétés nationales de programme leur laisse cette possibilité, et France Bleu comme France 3 en usent largement. Les collectivités locales soutiennent et encouragent des initiatives en la matière, ce que l'on ne peut que saluer. Faut-il créer un fonds spécifique destiné à financer des programmes de flux ? C'est une revendication générale des producteurs de ces émissions. Notre mode de financement de la création porte essentiellement sur le cinéma et la production audiovisuelle, notamment de fiction ; c'est un modèle culturel. Je ne suis pas sûr d'être le mieux placé pour envisager la création d'un fonds supplémentaire ; la question pourrait être utilement posée au ministre de la Culture lors d'une prochaine audition.

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