Intervention de Michel Larive

Réunion du mardi 25 juin 2019 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

La volonté de créer une Agence nationale du sport a fait naître en quelques semaines un conflit ouvert avec les CPS, sur fond d'inquiétude quant à la nécessaire continuité du service public. Rappelons que c'est le Comité Action publique 2022, une instance technocratique dont le seul objectif est la baisse des dépenses publiques, qui est à l'initiative de la création de cette agence. La vision du Gouvernement pour le sport et les associations est claire : ils ne sont que des variables d'ajustement du budget.

C'est l'annonce du déclin du ministère de sports. Il s'agit de mettre fin au rôle prépondérant des pouvoirs publics dans l'organisation et le financement du sport français au profit d'un partenariat public-privé. Cela consacre la disparition d'une certaine idée du sport : nous passons du sport pour tous, vecteur de cohésion sociale, au sport pour certains. En effet, au sein de ce groupement d'intérêt public, les entreprises ainsi que le mouvement sportif de haut niveau seront en charge de certaines des prérogatives dévolues jusqu'à présent au ministère. Il nous est difficile de voir la convergence vers l'intérêt public quand la priorité est donnée au développement du marché du sport et quand, dans le même temps, les craintes des clubs amateurs du monde associatif et sportif quant à leur existence sont ignorées.

Alors que même l'Inspection générale des finances s'inquiétait dans son rapport de septembre 2012 de la prolifération des agences et d'un État qui est allé trop loin dans son démembrement, pour quelles raisons faudrait-il croire qu'une Agence nationale du sport pourrait mieux répondre que le ministère consacré aux enjeux de politique sportive publique ?

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