Intervention de Frédéric Sanaur

Réunion du mardi 25 juin 2019 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Frédéric Sanaur, directeur général de l'Agence nationale du sport :

En complément, je reviendrai sur la question de Saint-Pierre-et-Miquelon et, plus globalement, sur les spécificités propres à certains territoires. Ce sont des questions que nous avons étudiées plus particulièrement avec nos relais sur le territoire et en lien avec le ministère des Outre-mer, qui suit de près les intérêts de l'ensemble des territoires ultramarins. Dans le projet de loi, nous avons posé le principe du préfet comme délégué territorial de l'agence. Il représentera l'État au sein de l'agence dans les territoires ultramarins. Plus globalement, entre 2018 et 2019, en termes de volume financier, ce sont quelque 5 millions d'euros supplémentaires, équipements et subventions aux associations confondus, qui seront mobilisés pour ces territoires dans leur ensemble.

Concernant les projets sportifs fédéraux, nous échangeons avec toutes les fédérations sportives que nous recevons individuellement. Nous passons beaucoup de temps à discuter avec elles de leur stratégie fédérale, de l'équité territoriale et des équilibres territoriaux qu'elles vont pouvoir porter au travers de la ventilation de l'ex-part territoriale du CNDS – dont l'agence sera le payeur. L'agence validera les propositions arrêtées par les fédérations, les structures de concertation ainsi que les commissions de sélection des projets.

Dans ce cadre, je peux vous confirmer que les fédérations n'envisagent pas un instant de diminuer les crédits de l'ex-part territoriale du CNDS, qui étaient fléchés vers leur réseau, clubs et associations dans les territoires ultramarins. Quand bien même l'auraient-elles souhaité, nous en discutons avec chacune d'entre elles ; je précise que, jusqu'à présent, ces crédits étaient sanctuarisés et que nous souhaitons conserver cette logique. Nous sommes dans un partage avec l'ensemble des fédérations et le mouvement sportif, qui font partie de l'agence. Je n'ai pas eu besoin d'insister pour que les fédérations soient d'accord pour sanctuariser ces crédits. Au-delà du dispositif dérogatoire, nous sommes les garants attentifs de la ventilation des crédits de l'agence en direction de l'ensemble des acteurs, et en particulier des territoires prioritaires, au premier rang desquels les territoires ultramarins qui continuent d'avoir besoin d'être accompagnés et soutenus pour développer les pratiques.

Tel est bien l'objet de l'agence. Nous y sommes extrêmement attentifs et sommes prêts à échanger très directement sur toutes ces questions avec les territoires concernés. À mon avis, l'accompagnement sera plus fort cette année que l'année dernière et une attention particulière est toujours portée à l'Outre-mer.

S'agissant de la place des femmes en interne, dans la logique de recrutement de l'agence, l'ouverture est totale. Quand je parlais de « muscler » l'agence, ce n'est en aucun cas avec des muscles uniquement masculins. Nous avons au sein des instances de direction de l'agence, une directrice générale adjointe, Mathilde Gouget, qui officie précisément en matière de ressources humaines et de recrutement. Elle m'accompagnait d'ailleurs lors de la dernière audition. Au sein de l'agence, plusieurs postes de cadres sont tenus par des femmes. Je précise qu'au-delà de l'interne, c'est une dimension qui est totalement intégrée et souhaitée – en tout cas, pour ce qui me concerne.

S'agissant des acteurs externes, le respect de la parité étant inscrit dans la convention constitutive, les instances de gouvernance de l'agence, mais aussi les présidences de commission sont aussi bien masculines que féminines. De manière générale, même si nous n'en avons pas parlé spécifiquement, que ce soit dans les projets sportifs fédéraux ou dans les clubs soutenus en dehors de ces projets, la pratique sportive féminine reste une des priorités des fédérations. Elle est essentielle et fait partie des politiques publiques qui sont aujourd'hui mises en oeuvre aussi bien au niveau territorial que national. Le développement de la pratique sportive féminine est une priorité partagée : nous n'en faisons pas un élément spécifique, cela fait partie de l'ADN du développement de chacun des acteurs du sport, public ou associatif. De ce point de vue, cette notion est pleinement intégrée.

Permettez-moi d'apporter pour finir une précision sur un dispositif qui n'est pas toujours connu, que portait déjà le CNDS et que l'agence a repris. Je veux parler du dispositif du fonds audiovisuel qui accompagne le financement des frais de production sur des reportages, des documentaires ou la production télévisuelle d'événements sportifs, principalement tournés vers les sports ou les pratiques sportives qui sont le moins médiatisées. Or, à la télévision, les pratiques sportives féminines sont souvent moins médiatisées ou nécessitent un accompagnement plus fort de la part de l'agence pour favoriser leur diffusion. En la matière, des initiatives ont été prises par le mouvement sportif visant à favoriser la diffusion d'événements sportifs et une multiplicité de sports qui ne sont pas toujours médiatisés. Nous y portons toute notre attention. Ce fonds audiovisuel est piloté par une commission spécifique, qui intègre déjà le CSA et la CNC et intégrera bientôt une représentation des journalistes sportifs.

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