Intervention de Thomas Coudreau

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Thomas Coudreau, rapporteur pour l'IHEST :

– Notre première recommandation concerne donc l'utilisation alimentaire de l'huile de palme, qui est l'une de ses utilisations principales.

Dans les pays occidentaux, pour éviter le surpoids et les maladies cardiovasculaires, la priorité est de limiter l'apport global en graisses, plus particulièrement en matières grasses saturées qui se retrouvent notamment dans les graisses animales. Malgré un taux de graisses saturées plus élevé que celui d'autres huiles végétales, l'huile de palme induit des effets similaires à d'autres huiles sur les lipides, notamment l'huile d'arachide ou l'huile d'olive. L'huile de palme est surtout beaucoup plus favorable que les matières grasses végétales partiellement hydrogénées. La substitution dans la consommation alimentaire européenne par d'autres huiles que l'huile de palme pourrait avoir deux conséquences néfastes. En premier lieu, faire appel à d'autres huiles nécessiterait l'utilisation, et potentiellement la déforestation de zones encore plus importantes. Il est en effet rappelé qu'avec seulement 7 % de la surface plantée, l'huile de palme représente 35 % des volumes d'huile végétale produits à l'échelle mondiale.

La deuxième conséquence potentielle tient au fait que l'Europe est le principal marché de l'huile de palme certifiée. La boycotter rendrait cette huile certifiée encore moins attractive pour les producteurs, alors qu'elle peine déjà à trouver ses acheteurs.

Il nous semble donc que l'augmentation attendue de la consommation d'huile alimentaire constitue une opportunité qu'il s'agit de saisir, en recourant à l'huile de palme pour combler les nécessaires besoins alimentaires. Cette croissance est également une occasion à ne pas manquer pour faire progresser la certification de l'huile de palme, et tenter d'entraver la production non durable.

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