Intervention de Catherine Procaccia

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Catherine Procaccia, sénateur, vice-présidente de l'Office :

– J'ai longtemps été présidente du groupe interparlementaire d'amitié France-Indonésie. À ce titre, j'ai découvert la problématique de l'huile de palme lorsqu'on n'en parlait pas encore en France, et ai réagi contre les premiers amendements déposés de façon désordonnée. Je souhaitais vous remercier, car il est agréable d'avoir une vision élargie et sereine, posant bien les différents usages et la réalité du terrain. Il est vrai que nous demandons à la Malaisie et à l'Indonésie d'adopter des pratiques que nous n'avons pas nous-mêmes instaurées en Europe, en matière agricole. Nous leur demandons d'être plus vertueux que nous, en oubliant qu'il s'agit de pays en voie de développement ayant besoin de vivre et de survivre. S'agissant de l'Indonésie, ce pays est passé en cinquante ans de quatre-vingts millions à cent cinquante millions d'habitants, bientôt à deux cent cinquante millions. Il ne faut pas négliger ces populations.

J'apprécie aussi la distinction que vous avez établie entre l'usage alimentaire et l'usage agro-carburant. Les États concernés nous entretiennent de ce dernier usage depuis deux ans seulement, en indiquant qu'ils en ont besoin pour des raisons économiques. Il s'avère en effet que ces pays ont des difficultés à écouler l'huile de palme responsable, qui coûte plus cher à la production. La commande provenant d'Europe n'est que marginale par rapport à toute la production d'huile de palme dans le monde. De ce fait, les pays que j'ai cités n'accordent que peu d'importance à nos critères.

En définitive, j'espère que votre analyse intéressante pourra avoir un impact et un poids auprès de ceux qui portent des jugements sans avoir analysé la situation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.