Intervention de Laurent Baudart

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Laurent Baudart, auditeur de l'IHEST :

– Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, Mesdames et Messieurs les sénateurs, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le Président, Madame la directrice de l'IHEST, chers collègues auditeurs, nous vous remercions de nous écouter dans le cadre de la présentation de notre atelier Hydrogène et Mobilité.

L'hydrogène est l'atome le plus présent dans l'univers. Il est connu depuis plus de deux cents ans, avec des applications dans l'industrie, la chimie et les engrais par exemple. Il peut être utilisé dans le domaine de la mobilité. À Paris, des taxis roulent déjà à l'hydrogène, mais il existe également des charriots élévateurs qui l'utilisent, des camions, des navettes fluviales à Nantes et des bus à Dunkerque. J'aime aussi beaucoup évoquer les vélos à hydrogène, étant moi-même cycliste.

L'humanité est confrontée à une situation sans précédent. Nous devons procéder à une transition énergétique. Nous entendons tous parler au moins une fois par jour du réchauffement climatique, et devons réduire les émissions de CO₂. L'hydrogène peut-il être l'une des solutions pour assurer cette transition énergétique dans le domaine de la mobilité ?

Dans ce domaine, l'hydrogène présente l'inconvénient important du faible rendement actuel des batteries pour les véhicules électriques. Il comporte cependant nombre d'avantages, au premier rang desquels sa densité massique très élevée. L'hydrogène permet de stocker de l'énergie et de la transporter. Il s'agit donc d'un très bon vecteur en matière d'énergie. De plus, faire le plein en hydrogène équivaut à faire le plein en diesel ou en essence. Enfin et surtout, l'hydrogène utilisé dans un véhicule n'émet ni CO2 ni particules.

Pourtant en 2014, France Stratégie a rédigé un rapport établissant que la technologie n'était pas mature, qu'elle était chère et dangereuse. France Stratégie recommandait par conséquent de poursuivre la R&D, sans entrer dans une logique de déploiement massif.

En tant qu'auditeurs à l'IHEST, nous nous sommes intéressés à cette question pour nous faire notre propre opinion. À cette fin, nous avons rencontré de nombreuses personnes, de la filière et en-dehors de celle-ci, émanant du monde de la recherche, de la politique, de l'industrie et également de la sécurité civile.

Notre conclusion est que l'hydrogène sera immanquablement l'une des solutions dans le cadre de la transition énergétique, même s'il ne s'agira pas de la seule.

Nous avons regardé également le dossier sous l'angle sociétal, du point de vue de l'acceptabilité par la population. Par ailleurs, l'aspect industriel a constitué un point très important de notre étude, de nombreux acteurs estimant que la France avait la possibilité d'être en pointe dans le domaine de l'hydrogène, en créant de nombreux emplois. Nous avons aussi examiné l'aspect stratégique, c'est-à-dire la sécurité énergétique pour la France.

Dans notre rapport, nous avons mis en valeur un certain nombre de recommandations, et souhaiterions aujourd'hui revenir sur quatre d'entre elles. La première, essentielle pour assurer les trois suivantes, vise à répondre à un enjeu de visibilité et de coordination. Nous avons en effet constaté qu'il existait différents échelons territoriaux, nationaux et internationaux. Dans cette mesure, il est important de créer un réseau de référents et de mettre en oeuvre en parallèle une coordination interministérielle. Finalement, cette première préconisation a pour objectif d'assurer la coordination et de rendre visible le dossier, afin de permettre de passer aux trois autres recommandations.

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