Intervention de Benoît Vinnemann

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Benoît Vinnemann, auditeur de l'IHEST :

– Nous nous sommes posé la question de la dangerosité et de l'acceptabilité de l'hydrogène par la population. Très rapidement, nous sommes retournés vers le passé, avec l'explosion de l'Hindenburg en 1937. Dans l'inconscient collectif, l'hydrogène est de fait, dangereux.

Nous avons recueilli l'avis des scientifiques sur la dangerosité de l'hydrogène, et celui de la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) afin de connaître leur expérience en matière de mobilité à l'hydrogène. Dans Paris, en effet, des taxis à l'hydrogène circulent. Nous avons fait le constat que finalement, l'hydrogène avait une plage d'explosivité relativement large, et que le fait de libérer de l'hydrogène avec une concentration faible, ne créait pas le contexte d'une explosion. Pour les pompiers de Paris, le véhicule à hydrogène ne pose aucun problème de sécurité. La preuve en est que certaines brigades des territoires équipent leurs flottes de véhicules de service à hydrogène et, à terme, de véhicules destinés à aller au feu. La difficulté est surtout liée au stationnement des véhicules dans les endroits confinés. De l'avis des pompiers de Paris, la dangerosité ne provient pas de l'hydrogène en lui-même mais de la difficulté, pour les pompiers intervenant dans un parc souterrain, d'identifier si le véhicule est équipé d'une batterie électrique ou s'il s'agit d'un véhicule thermique. Leur constat est clair : les pompiers préfèrent intervenir sur un véhicule à hydrogène que sur un véhicule à batterie. La preuve en est que lors des manifestations des Gilets Jaunes, les casseurs ciblaient volontairement les scooters électriques, dont l'incendie est beaucoup plus difficile à éteindre par les pompiers.

En définitive pour les spécialistes, il n'y a pas de réelle dangerosité. La technique des thermo-fusibles sur les réservoirs permet la libération de l'hydrogène dans une plage d'explosivité relativement faible. La meilleure solution pour convaincre de l'absence de dangerosité est de procéder comme les taxis Hype à Paris ou d'autres démonstrateurs dans les territoires, c'est-à-dire de faire vivre les véhicules à hydrogène au sein de la population. Par parenthèse, le PDG de Hype est conscient que pour l'heure, 95 % de l'hydrogène n'est pas vert. Il met toutefois en avant la préoccupation de santé publique dans les grandes villes. En cela, l'hydrogène gris représente déjà un progrès à court terme.

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