Intervention de Gisèle Biémouret

Séance en hémicycle du mercredi 17 juillet 2019 à 21h30
Accords entre l'union européenne et le canada — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGisèle Biémouret :

Je souhaite relayer avec force les inquiétudes exprimées dans nos territoires agricoles.

Le CETA, traité de libre-échange dit « de nouvelle génération », n'a rien à voir avec les accords que l'on négociait il y a vingt ans. Il va au-delà de l'aspect commercial, puisqu'il englobe toutes les questions de réglementation en matière d'environnement, de travail ou encore de standards de production.

Non seulement la ratification du CETA mettra en danger nos productions, mais elle compromettra également, à moyen terme, nos protections. Elle n'est pas cohérente avec les intentions que vous avez manifestées – à moins qu'elles ne soient vaines ou que vous ne les ayez déjà abandonnées ? – dans la loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire, dite « loi EGALIM ». Comment pouvez-vous continuer à prôner une montée en gamme des produits agricoles et alimentaires tout en confortant une consommation privilégiant les comportements locavores ? Comment parvenir, dans ces conditions, à une agriculture à la fois rémunératrice et totalement respectueuse de l'environnement ?

Dans le domaine agricole, le CETA est proprement le cheval de Troie d'une forme de libre-échange dont les exigences sont exclusivement financières et qui ne se soucie ni de notre santé ni de l'environnement.

À ce stade, il convient de signaler la convergence exceptionnelle de l'ensemble des organisations syndicales représentant les agriculteurs. Ces dernières semaines, chaque parlementaire a pu constater la constitution d'un front uni qui appelle l'attention sur les effets négatifs du traité pour leur activité.

Je pense notamment aux 1 600 éleveurs bovins du Gers, qui voient monter en puissance la concurrence de leurs homologues canadiens sans pouvoir se défendre. Ils sont nombreux à discerner les effets pervers d'un libre-échange qui avantagera un modèle aux réglementations moins-disantes en matière de traçabilité.

Je pense tout particulièrement à la centaine d'entre eux qui ont été écartés du classement en zone défavorisée et sont en attente d'un dispositif d'accompagnement complémentaire, qui tarde à se mettre en place.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.