Intervention de Ludovic Mendes

Séance en hémicycle du lundi 23 octobre 2017 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 27 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Mendes :

Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, madame la présidente de la commission des affaires européennes, monsieur le rapporteur général, monsieur le rapporteur spécial, monsieur le rapporteur pour avis, mes chers collègues, nos discussions de cet après-midi sur la contribution accordée par notre pays au budget européen reflètent bien les différences de conceptions qui nous opposent quant au rôle que doit jouer la France dans l'Union européenne.

Cette participation au budget européen nous conforte dans l'idée que l'Union européenne est bien plus qu'un projet politique : c'est une espérance. Ne nous laissons pas abattre par ses détracteurs ! Comme disait Mark Twain : « Quand les années auront passé, nous serons plus déçus par les choses que nous n'aurons pas faites que par celles que nous aurons faites. » Nous devons donc bâtir une Europe plus unie, plus forte, et cette construction se fera à travers notre contribution au budget européen. N'ayons pas peur de nos ambitions ! Assumons et osons !

Je constate que certains s'offusquent de voir notre pays contribuer de manière importante au budget communautaire. Nous, nous nous satisfaisons de voir la France tenir son rang et assumer son rôle. La contribution française au budget européen doit s'inscrire dans le cadre d'un projet plus vaste, plus global : la refondation du projet européen, appelée de ses voeux par le Président de la République. Souvenons-nous toujours de ceci : si nous avons le sentiment d'être bloqués, ce n'est pas parce que nous n'aurions pas les moyens de nos ambitions ; c'est au contraire parce que nos ambitions ne sont pas à la hauteur de nos moyens ! Contribuer au budget communautaire, c'est en effet doter l'Union des moyens qui lui permettent d'agir dans tous les domaines où ce dernier est sollicité et, surtout, montrer notre implication et notre croyance dans le projet européen.

Si nous voulons faire face aux enjeux de notre siècle – lutter efficacement contre le terrorisme, répondre au défi migratoire, mieux protéger nos frontières, faire face à l'instabilité du monde, ne plus subir la mondialisation, affirmer et défendre nos valeurs, répondre à l'urgence climatique, être en mesure de peser face aux puissances d'aujourd'hui et de demain, garantir l'unité européenne après le Brexit, lutter contre le nationalisme mortifère – , alors nous devons penser solidarité, nous devons penser unité, nous devons penser l'avenir.

Ce week-end, en compagnie de certains de nos collègues, j'étais à Berlin, à la rencontre de nos homologues du Bundestag. Nos collègues allemands nous ont dit souhaiter voir la France tenir son rang. La France doit redevenir une locomotive pour l'Europe. C'est pourquoi nous devons exprimer notre solidarité vis-à-vis de nos concitoyens européens.

L'Union européenne n'est pas menacée dans son existence car la solidarité est un acte volontaire, elle doit venir du coeur, elle ne peut être imposée. Le coeur, oui, le coeur, car nous aimons l'Europe, et nous le revendiquons ! Il faut faire passer le message car on ne peut plus se permettre de temporiser. D'autant que, face à des défis majeurs, la taille critique est forcément européenne, comme l'explique le Président Juncker.

Afin de rendre plus équitable et plus lisible le budget européen, il conviendra, dans les années à venir, de repenser la construction de ce dernier pour le rendre plus fort et plus légitime. Car oui, n'en déplaise à certains, nous sommes en droit de critiquer l'Union européenne.

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