Intervention de Général François Lecointre

Réunion du mardi 11 juin 2019 à 17h10
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général François Lecointre :

La première question portait sur la Libye. Je pense que nous sommes non pas face à une escalade, mais face à un enlisement. L'offensive du maréchal Haftar n'a pas réussi et, comme toujours dans ces cas-là, les négociations en cours entre le gouvernement d'entente nationale et l'armée nationale libyenne seront longues. Elles passeront aussi par la capacité à acheter tel ou tel chez l'adversaire, donc par la détention de moyens – que les parrains que vous avez évoqués mettent à disposition des différents belligérants. J'observe un enlisement, une situation figée dont semble-t-il les différents partenaires et protagonistes finissent par se satisfaire, ce qui ne me rassure pas. En effet, cela ne permet pas à la Libye de retrouver une vie normale et cela permet à des ennemis potentiels de prospérer dans le Sud libyen en l'absence d'État libyen capable d'y intervenir. Je ne crois pas, mais c'est très personnel, qu'il puisse y avoir une victoire décisive de l'un ou de l'autre. Je pense que la position de la communauté internationale consiste à essayer d'obtenir des négociations entre les partenaires ou les belligérants, en tout cas entre les protagonistes de cette crise. L'avantage est qu'au moins, maintenant, deux clans sont assez bien identifiés. Cela prendra le temps que ça prendra. Je ne peux pas vous en dire plus. Nous sommes prêts à apporter un appui technique de conseil aux protagonistes pour l'établissement d'un cessez-le-feu et pour les accompagner à nouveau dans des négociations. Mais cela, la France le fait depuis le début.

Une question portait sur l'article du colonel Legrier. Je ne résiste pas au plaisir de vous dire d'abord ce que je pense sur la forme. Je suis un ardent défenseur de l'expression des militaires, mais c'est moi qui ai souhaité punir le colonel Legrier. J'ai souhaité le punir car ce qu'il a fait est exactement en parfaite contradiction avec l'exercice de la discipline militaire que j'ai évoqué tout à l'heure, qui s'exerce singulièrement en respectant les états d'âme de chacun. Chacun a la possibilité d'exprimer à son chef les doutes qui l'assaillent au moment où il reçoit sa mission et où on lui précise les objectifs à atteindre. En l'occurrence, ce face-à-face qui doit exister, et cet échange qui est toujours extrêmement franc entre un subordonné et son chef, n'a pas eu lieu préalablement à la parution de l'article du colonel Legrier – ce que je ne comprends pas. Jamais il n'est allé voir ni le chef d'état-major des armées, peut-être étais-je un peu loin, ni le général qui représentait le commandement français dans l'opération Inherent Resolve. Il n'a pas saisi l'occasion du passage de la ministre pour lui dire qu'il éprouvait des doutes quant à la stratégie mise en oeuvre. Par ailleurs, le colonel Legrier a exprimé ce point de vue en faisant fi de ce que pourraient penser ses propres subordonnés qui mettent en oeuvre une action qu'il leur commande de mettre en oeuvre, et qu'il désavoue publiquement au moment même où ils le font, obéissant à ses ordres.

Je ne comprends pas. J'ai le sentiment d'une double trahison. D'abord, la trahison vis-à-vis de son chef, parce qu'il n'a pas eu le dialogue qu'il aurait dû avoir pour exprimer ses doutes – et croyez-moi, il m'est arrivé plus souvent qu'à mon tour de dire à mes chefs ce que je pensais des ordres qu'ils me donnaient, de préciser ce que je n'accepterais pas de faire et d'être prêt à démissionner, à quitter mon poste ou de ne pas accepter un commandement si le chef ne me disait pas qu'il prenait acte des réserves que j'émettais.

L'autre trahison est celle vis-à-vis de ses propres hommes. Je ne la comprends pas. J'essaie de me mettre à la place de ces soldats qui, pendant quatre mois, ont obéi à ses ordres et mis en oeuvre une stratégie puis constatent que leur chef déclare publiquement, dans un article, que ce qu'ils sont en train de faire est contraire au sens commun, à l'éthique, à la morale et à l'efficacité militaires. Si j'étais à la place de ces hommes, je serais absolument bouleversé. C'est pour cette raison, pour ce sentiment de trahison, que j'ai puni le colonel Legrier. C'est moi qui ai souhaité le punir et je maintiens ce point de vue. Par ailleurs, si le colonel Legrier avait fait paraître son article deux ou trois mois après, en étant plus nuancé dans son analyse, je l'aurais mieux accepté.

Sur le fond, vous avez raison de poser la question. Il y avait des troupes au sol. Le colonel Legrier affirme que l'on refuse de mettre des troupes au sol et d'aller au contact et qu'en ayant une attitude de bombardement à distance et de destruction systématique, on ajoute la destruction à la haine et on ne fait qu'accentuer le problème et la difficulté. Mais il y a quand même des troupes au sol ! Ce sont les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont eu à déplorer de nombreuses pertes. Il est assez facile de dire « bande de lâches, apprenez à vous battre ! ». C'est d'ailleurs assez confortable quand on est l'artilleur qui appuie ses petits camarades au sol. Mais ils étaient là, au sol. Ils y étaient.

Par ailleurs, je peux témoigner que les frappes, en tout cas pour la partie française, qui sont effectuées dans le cadre de cette opération Inherent Resolve et pour appuyer l'action des FDS dans la réduction des poches successives de Daech dans la moyenne vallée de l'Euphrate, se font avec un contrôle extrêmement étroit de la France, un contrôle national très précis. Je me suis rendu au Qatar, où j'ai vu le Combined Air Operations Center et l'équipe française qui participait à ce contrôle. J'ai vu la façon dont, lorsque les objectifs nous sont proposés par les Américains, nous contrôlons leur réalité avec nos propres moyens de renseignement et d'acquisition d'images. Nous nous assurons aussi qu'en traitant ces objectifs, nous n'aurons pas de dégâts collatéraux. Nous sommes, de ce point de vue, des alliés très exigeants et tatillons.

Peut-être le colonel Legrier a-t-il raison sur le fond ? Peut-être faudrait-il consentir plus de morts ? Peut-être faudrait-il offrir plus de poitrines et plus de héros pour avoir moins de pertes ? Vous avez posé la bonne question en demandant si nos sociétés sont prêtes à l'accepter. Je n'en sais rien. Ce que je crois, aussi, c'est que quand on fait la guerre, malheureusement, on la fait avec tous les moyens dont on dispose pour remporter la victoire le plus vite possible. Dans l'histoire qui nous intéresse et dans cette guerre terrible, face à des gens complètement fanatisés, il y avait la nécessité de se battre, poitrine contre poitrine – et c'est ce que faisaient les FDS courageusement. Il fallait en plus, si l'on voulait obtenir une victoire face à un ennemi qui est délibérément allé s'installer dans les villes et au milieu de la population civile, le déloger de là où il était. Cela passait par des destructions. C'est certes terrible. Mais nous avons évoqué tout à l'heure les cérémonies du 6 juin, Colleville-Montgomery et ces villes qui ont été détruites par la guerre et par nos alliés américains et britanniques. La destruction de Caen a été terrible. Mais il arrive un moment où l'on fait la guerre et où il faut vaincre l'ennemi.

Monsieur de la Verpillière, vous me demandez si la contribution américaine est maintenue. Oui, elle l'est et elle est même augmentée. Le général Waldhauser, commandant de l'Africa Command américain pour l'Afrique, comme le général Dunford, m'ont assuré à nouveau qu'il n'y aurait aucune diminution de cet effort, qui est important puisqu'il représente plusieurs dizaines de millions d'euros en équivalent drones, mais aussi des moyens logistiques de transport stratégique. Aujourd'hui, pour ce qui est des drones, c'est un soutien à la fois indispensable sur le plan quantitatif, pour maintenir la permanence de l'observation en particulier dans le Nord du Mali, et sur le plan qualitatif puisque les drones américains ont des capacités que nous n'avons pas encore. Et lorsque nous les aurons, bientôt, nous aurons malgré tout besoin de ce maintien de l'aide américaine. A priori, je ne vois aucun risque de remise en cause de cette aide qui a été augmentée de façon considérable ces deux dernières années.

Au Levant, que sont devenus les combattants kurdes ? Ils sont toujours là ! Je ne peux pas tout vous dire, mais soyez bien persuadés que la France est attentive à ce que les Kurdes participent au règlement de la crise politique et soient l'un des acteurs importants dans la solution politique qui sera trouvée pour le régime et pour la reconstruction de la Syrie. Il y a là à la fois un engagement moral et le fait que la France considère que le camp occidental doit être présent dans le règlement de la question politique syrienne – ce qui nécessite qu'il reste en appui des Kurdes qui ont permis de défaire Daech. Si nous y renoncions, quelle que soit la solution ultérieure, nous laisserions la place aux Russes et au régime de Bachar el-Assad, qui emporteraient toute la mise. Ce n'est sans doute pas acceptable. En tout cas, ce n'est pas acceptable pour la France. À mon sens, donc, cet appui continuera.

Par ailleurs, il ne vous échappe pas qu'il y a un sujet humanitaire et sécuritaire dans le Nord-Est syrien, avec des camps de réfugiés et des prisons dans lesquels se trouvent un certain nombre de returnees et de familles français.

M. Fiévet me pose la question des démonstrateurs. Je ne voudrais pas préempter la parole de la ministre au Salon du Bourget ! La première phase de la coopération franco-allemande sur le SCAF se passe bien. Cela a été long et compliqué. Un vote du Bundestag a accordé la semaine dernière 32 millions d'euros pour lancer la première partie de cette coopération. Il y aura ensuite un contrôle très étroit du Bundestag sur la poursuite de cette coopération, ce qui nous paraît être un contrôle sans nul doute très minutieux, pas de nature à faciliter les accords industriels. Cela nous inquiète un peu. Mais j'ai bon espoir que sur la première phase, qui passera sans doute par la réalisation de démonstrateurs, les choses évolueront favorablement.

M. Gassilloud pose une question essentielle sur la fonction de prévention, qui est l'une des cinq grandes fonctions stratégiques. Je considère qu'on en a démantelé une partie lors des vingt ans de déconstruction de l'outil militaire. Et pour cause, il a fallu se concentrer sur la préservation d'un outil militaire complet – la gamme complète des capacités, de la dissuasion nucléaire au spatial en passant par les forces spéciales et l'infanterie. Cette contrainte s'est appliquée aux armées, à l'État de manière générale et au Quai d'Orsay. Ainsi, nous avons dû réduire de façon considérable la voilure en matière de coopération militaire. Je l'ai constaté lorsque je suis intervenu au Mali en 2013 : la coopération que nous avions conservée, tant bien que mal, avec les armées africaines pour aider à leur montée en puissance, notamment en créant un réseau d'écoles nationales à vocation régionale (ENVR), en aidant les Africains à coopérer entre eux et en essayant d'organiser cette coopération, n'était pas suffisante. La conséquence, c'est qu'il n'y avait plus d'armée malienne. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase de remontée en puissance. Nous avons confirmé l'existence et l'importance de nos pôles opérationnels de coopération. Vous savez qu'en Afrique de l'Ouest, nous en avons au Sénégal et au Gabon. Ce n'est sans doute pas suffisant, mais nous sommes extrêmement attentifs à accroître cette coopération et à la coordonner entre les pôles opérationnels de coopération, l'opération Barkhane elle-même, la DCSD, les instances internationales et les missions européennes comme l'EUTM.

La difficulté, pour être tout à fait franc, consiste à faire comprendre et accepter à nos partenaires européens qu'il s'agit en réalité d'une coopération structurelle de très long terme. Je vais y travailler, après avoir échangé en E3 la semaine dernière avec le général Carter et le général Zorn, mes homologues britannique et allemand. Nous avons abandonné trop rapidement la coopération, avant que les appareils militaires africains soient autonomes. Il y a un effort à fournir. J'y suis attentif, mais c'est très consommateur en moyens ainsi qu'en moyens de formation de nos alliés africains en France. Il faut fixer des priorités. Soyez bien persuadés que cette dimension de la prévention est très présente dans notre esprit.

Pour terminer ce tour d'horizon qui ne répond pas à votre question, je considère que nous avons le meilleur équilibre possible, même s'il n'est pas complètement satisfaisant. Cette coopération ne peut se faire que si les pays considérés veulent bien que l'on coopère avec eux. J'ai été très frappé en me rendant au Nigéria avec le général Carter de constater à quel point les Britanniques ont à vaincre des réticences. Il faut vaincre des fiertés nationales. C'est donc assez compliqué. L'une de nos priorités doit être d'encourager les pays qui sont en train d'affronter la contagion du djihadisme, à s'entendre avant que la crise ne dégénère. Il faut donc que le Bénin, le Togo, le Ghana et le Burkina-Faso se mettent autour de la table pour commencer à imaginer, de façon préventive, par exemple une force conjointe ou des appareils de formation communs. C'est un travail compliqué. Nous ne pouvons plus le faire seuls. Nous devons le faire avec les Européens, ne serait-ce que parce que cela le rend plus acceptable et limite les risques d'accusation de néocolonialisme. Et il faut le faire avec l'acceptation des pays africains concernés. Nous continuons et nous continuerons d'y travailler.

La question de M. Thiériot portait sur les flux migratoires, leur évolution et leur anticipation. Nous avons quasiment stoppé les flux de migrants en provenance de Libye. De ce point de vue, l'opération Sophia a été efficace – et, pour être tout à fait honnête, l'opération Sophia et l'action bilatérale de l'Italie. C'est une vieille histoire. Il y a très longtemps, dans sa relation avec l'Italie, M. Khadafi a joué de sa capacité à fermer ou à ouvrir le « robinet » des flux de migrants qui allaient déferler sur l'Italie en passant par la Sicile. Les Italiens ont pris le problème en compte et l'ont européanisé grâce à l'opération Sophia. Nous sommes arrivés à une très grande efficacité : l'immigration clandestine aujourd'hui par la Libye et la Méditerranée centrale est globalement jugulée. Évidemment, un déport de ces flux se fait par la Méditerranée orientale et les Balkans, mais aussi par la Méditerranée occidentale, notamment via le Maroc et l'Espagne. Ces sujets sont anticipés et pris en compte. Nous sommes présents dans les Balkans et nous continuerons d'y être, par l'opération Althea que j'ai évoquée, dans laquelle nous allons reprendre des responsabilités et pour laquelle nous renforçons nos moyens d'acquisition du renseignement. Par ailleurs, nous sommes en appui des Marocains, qui sont extrêmement actifs dans la lutte contre cette immigration qui passe par la côte occidentale de l'Afrique.

L'immigration clandestine est un vrai sujet, pour lequel une politique déterminée est mise en oeuvre par le Gouvernement en liaison avec les pays partenaires d'où provient cette immigration, en les aidant notamment à recréer des états civils parfois manquants – notamment en Guinée – et à avoir une politique efficace, ou encore en formant leurs moyens de lutte.

Monsieur Marilossian, vous me parliez de notre capacité à identifier et à valider des objectifs clairs à partager avec les Européens. Nous avons une vraie capacité à le faire. Je pense que l'IEI est précisément le moyen de définition de ces objectifs stratégiques. Compte tenu des réticences trop fortes de nos partenaires européens, ce ne peut pas être un outil d'engagement opérationnel. Nous verrons, le temps voulu et le temps venu, s'il est possible de lancer une opération sous la bannière de l'IEI. Aujourd'hui, c'est le lieu où nous partageons nos appréciations de situation et où nous sensibilisons nos partenaires aux grands enjeux qui sont les nôtres, avec un focus très clair sur l'Afrique, mais aussi sur l'action de la Chine et de la Russie en Afrique, et sur des interventions que nous devrions être capables de conduire en matière humanitaire. Je pense que c'est un bon cénacle et une bonne organisation pour partager une vision des enjeux et partager des objectifs clairs, grâce à des rencontres d'états-majors de niveau stratégique. Ensuite, il y a évidemment l'OTAN, qui a des objectifs très clairs. Nous y avons une voix singulière, celle de la fermeté vis-à-vis de la Russie. Je précise que cette voix de fermeté n'exclut pas le dialogue et évite tout risque d'escalade. Encore une fois, nous devons parvenir à convaincre nos alliés européens et nos alliés américains, que je pense assez faciles à convaincre. Les dernières relations et les derniers rapports que j'ai eus avec SACEUR me laissent penser que les Américains partagent assez notre vision. Tout cela, dans un cadre en pleine restructuration.

Par ailleurs, M. Chalumeau m'interroge sur le massacre qui a eu lieu dimanche. Je pense que la situation se dégrade dans le centre du Mali et que, dans cette crise qui est à la fois démographique, environnementale, de gouvernance, de l'État malien et de l'administration, avec une incapacité de l'État à garantir les ressources et une vie paisible pour l'ensemble des acteurs de la société malienne, des groupes jihadistes instrumentalisent les tensions, les exploitent et provoquent ce genre de massacres. Ce n'est pas, à proprement parler, la zone de responsabilité de l'opération Barkhane. Et, je vous l'ai dit, je ne tiens pas à ce que nous y soyons pour l'instant. C'est une responsabilité de la MINUSMA, qui avait lancé l'opération Oryx il y a quelques semaines pour renforcer sa présence dans cette zone et prévenir ce type de massacre. C'est aussi la responsabilité des forces armées maliennes. Je crains que ces tensions n'aillent s'accroissant et ne soient systématiquement instrumentées dans toutes les crises que nous allons connaître en Afrique dans les décennies qui viennent.

J'ai été chef de corps en Côte-d'Ivoire, à la tête de mon régiment. Il se passait exactement la même chose dans la région où j'étais, avec une instrumentalisation systématique de ces tensions. Par ailleurs, je réagis toujours avec beaucoup d'émotion face à cela parce que, vous le savez car je me suis déjà exprimé devant cette commission, j'ai vécu dans ma psychologie profonde et dans mon âme le traumatisme de voir des charniers d'enfants lorsque j'étais au Rwanda. C'est absolument monstrueux et terrible. Je ne crois pas, cependant, qu'il faille laisser l'émotion dicter notre attitude.

Malheureusement, il faut que nous ayons non pas une vision cynique, mais une vision la plus froide possible quant au fait qu'il existe une instrumentalisation et que des problèmes concrets doivent être réglés pour la répartition des espaces de pâture et de culture. Il faut à la fois être attentif à cette dégradation et, surtout, éviter de réagir de façon trop impulsive même si, c'est vrai, c'est absolument tragique.

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