Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du lundi 23 octobre 2017 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 27 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Mes propos iront dans le même sens que ceux tenus par Éric Coquerel. Je me tourne vers le Gouvernement et nos collègues : vous ne prenez pas conscience du point auquel cette Europe-là – je vais être un peu trivial – va nous péter à la gueule ; vous ne comprenez pas à quel point il y a une rupture entre les peuples d'Europe et la politique conduite aujourd'hui par l'Europe, politique uniquement au service de la grande finance. C'est ça la réalité ! Ce n'est pas un rejet de l'Europe en tant que telle, ce n'est pas une opposition à l'Europe. Si, il y a vingt ou trente ans, j'avais des réserves par rapport à l'Union européenne, je suis aujourd'hui convaincu de sa nécessité. Mais je ne comprends pas qu'on ne bouleverse pas cette orientation catastrophique, suicidaire. Je le dis : un jour ou l'autre, ça pétera et on en subira tous les conséquences !

J'émettrai une deuxième remarque. Tout à l'heure, dans son intervention, mon collègue Lecoq a évoqué une « COP fiscale ». Je rappelle que, le 2 février 2017, dans cet hémicycle, nous avons voté, à l'initiative du groupe GDR, une proposition de résolution visant à confier à l'Europe le soin d'organiser une conférence des parties sur la finance, sur le même modèle que celles qui se réunissent sur le climat. En effet, la finance est une question non pas uniquement française ou même européenne, mais mondiale. On le voit avec l'évasion fiscale : si l'on ne prend pas le problème à bras-le-corps au niveau de la planète, comme on l'a fait pour le climat, on n'arrivera à aucun résultat. Aujourd'hui, les chiffres montrent des pertes colossales : pour la seule France, on évalue le montant de l'évasion fiscale à environ 80 milliards d'euros par an ; au niveau de l'Europe, ce sont 1 000 milliards par an qui partent dans les paradis fiscaux, soit l'équivalent de six fois le budget annuel de l'Union européenne. Il faut se saisir de ce problème ! Vous n'avez pas répondu à ces propos de mon collègue Lecoq.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.