Intervention de Sophie Panonacle

Réunion du mercredi 10 juillet 2019 à 16h35
Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSophie Panonacle :

Madame la ministre, je souhaite vous interroger sur deux recommandations de notre rapport.

Notre société véhicule de nombreux stéréotypes : les personnes âgées seraient nécessairement fragiles, en mauvaise santé, souvent dépendantes ou atteintes d'une maladie chronique, n'ayant souvent plus toute leur tête… C'est ce que l'on dit, c'est ce que l'on entend : elles seraient devenues des personnes à charge, inutiles pour la société et improductives pour l'économie. Ces stéréotypes peuvent empêcher les personnes âgées de participer pleinement aux activités sociales, politiques ou encore culturelles ; ils contribuent ainsi à les exclure progressivement de la cité. À l'extrême opposé de ces stéréotypes, la filière de la Silver économie dépeint des personnes âgées actives, en bonne santé, épanouies, souhaitant uniquement voyager et profiter d'un maximum de loisirs. Cet autre stéréotype ne correspond pas non plus à la réalité.

Marie-Noëlle Battistel et moi-même considérons qu'il est aujourd'hui impératif de changer de regard sur les personnes âgées si notre société veut être en mesure d'améliorer la place qui leur revient. Nous avons donc fait un certain nombre de propositions : la 21e propose de développer des initiatives intergénérationnelles, transgénérationnelles, en valorisant d'avantage le rôle et la place dans la société des personnes âgées, en les incluant, par exemple au moyen de budgets participatifs, dans la vie de la cité et dans les politiques publiques qui touchent au cadre de vie.

Une définition officielle des proches aidants a par ailleurs été inscrite dans la loi de 2015 relatives à l'adaptation de la société au vieillissement. Cette définition n'établit cependant pas encore un réel statut de l'aidant. La loi a institué un droit au répit qui permet à l'aidant d'un proche en perte d'autonomie, de bénéficier d'une somme pouvant aller jusqu'à 500 euros par an pour financer une période de répit. Il me semble important aujourd'hui d'améliorer les connaissances statistiques sur les aidants et nous proposons de diligenter une étude statistique nationale pour mieux appréhender la réalité et les besoins des proches aidants. Tel est l'objet de notre proposition n° 11. On pourrait également envisager la création d'un statut des aidants qui permettrait peut-être de leur assurer, entre autres, une formation minimum.

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