Intervention de Jean-Luc Mélenchon

Séance en hémicycle du lundi 23 octobre 2017 à 16h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Article 27 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Madame la présidente, puisqu'il nous reste du temps avant de passer au scrutin public sur l'article 27, je me permets de prendre la parole pour un rappel au règlement. Je voudrais simplement faire observer, pour que nous puissions nous comprendre, que, me semble-t-il, les ministres n'ont pas à prendre personnellement à partie les députés, que ce n'est pas dans les usages d'une assemblée parlementaire.

Cela me conduit à une autre réflexion. Tout à l'heure, j'ai dit que nous avions tous un problème à régler. J'admets parfaitement que notre point de vue n'est que le nôtre. Même si nous ne sommes pas d'accord, nous pouvons nous comprendre, nous ne sommes pas obligés de nous mépriser les uns les autres. Certains mots continuellement répétés sont de trop. Vous ne pouvez pas nous accuser de nous tenir dans une posture artificielle. Nous avons des convictions, qui sont peut-être condamnables à vos yeux, mais ce sont nos convictions, et nous ne faisons pas semblant. Vous ne pouvez donc pas dire, madame la ministre, que notre point de vue est « désolant ».

Nous ne montrons pas du doigt le Gouvernement, nous ne voulons pas affaiblir la politique de la France. M'avez-vous entendu dire un mot pour critiquer ce qui s'est passé au Conseil européen, avec Emmanuel Macron ? Quand les autres pays ne veulent pas entendre ce que dit la France, c'est un défi pour nous tous. Ce qui m'importe, à cet égard, ce n'est pas que le Président de la République s'appelle Macron, Hollande ou Sarkozy, mais c'est qu'il préside mon pays. Comment allons-nous sortir des problèmes que nous rencontrons ? Voilà le sujet de discussion que j'ai proposé. Je ne méritais donc pas d'être traité ainsi.

Par ailleurs, madame la ministre, lorsque vous avez évoqué la comparaison avec la situation de l'année 1982, vous vouliez sans doute vous en prendre à notre collègue qui en avait parlé plus tôt.

Je le répète : il n'est pas acceptable d'affirmer que notre point de vue est « désolant ». Ne dites pas que nos propos ne sont pas bien ; dites plutôt que vous n'êtes pas d'accord avec nous, c'est tout ! C'est ainsi que nous pourrons progresser. Il peut arriver – à moi comme à mes camarades – que mes mots aillent trop loin. Mais prenons-en conscience ! On ne peut pas réellement discuter, réellement débattre, si l'on considère que la partie qui n'est pas de votre point de vue ne dit que des sottises et des inepties.

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