Intervention de Véronique Louwagie

Réunion du mercredi 3 juillet 2019 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Merci, monsieur le Premier président, de ce moment de vérité. Il est vrai qu'au-delà des propos, des messages que le Gouvernement veut rassurants, vous nous faites aujourd'hui la démonstration que nous pouvons « épingler » le Gouvernement quant à une situation très inquiétante des finances publiques – comme l'atteste le dernier tableau que vous nous avez présenté, avec l'écart entre la dette publique prévue dans la loi de programmation des finances publiques en janvier 2018 et le dernier programme de stabilité. L'écart est énorme. Tous les voyants sont en fait au rouge. Le déficit structurel est loin d'être résorbé, alors que de nombreux pays voisins sont intervenus sur leur déficit structurel.

Sur la dette, vous l'avez dit, le ratio de dette va continuer à augmenter de 0,5 point. Notre décrochage au niveau européen est relativement inquiétant. Alors que d'autres pays ont amorcé la décrue en matière de dette, nous ne l'avons pas du tout commencée.

Vous avez souligné de nombreuses fragilités et un redressement encore repoussé au-delà de 2020, encore une fois. Quand j'entends mes collègues dire qu'il nous faut intervenir sur la dette et les dépenses publiques, oui, mais il est vrai qu'il n'y a rien eu de fait. C'est un abandon de nos efforts. C'est une situation très inquiétante, avec des efforts effectifs beaucoup plus modestes que nos voisins.

Finalement, en prenant un peu de recul, comment peut-on expliquer cette situation atypique de la France au niveau européen, ce décrochage très important qui se poursuit ?

Mon second point porte sur les taux d'intérêt bas. Ils sont presque un poison pour notre pays, parce que cela ne force pas les uns et les autres à intervenir sur les dépenses publiques. S'il nous faut un élément déclencheur pour pouvoir corriger toutes ces trajectoires, ne faudrait-il pas souhaiter que les taux d'intérêt remontent ? Cela peut être une solution. J'ai une seconde question sur ce déclencheur. Vous nous avez indiqué que l'Union européenne n'avait pas de moyen de sanctionner le non-respect des trajectoires. Ne faudrait-il pas à un moment donné qu'elle se dote de tels outils ?

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