Intervention de Jean-Christophe Niel

Réunion du jeudi 27 juin 2019 à 9h45
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Jean-Christophe Niel, directeur général de l'IRSN :

– Par chance ou par hasard, les trois grands accidents nucléaires civils n'ont, à chaque fois, concerné qu'un seul pays de manière importante. Aux États-Unis, les rejets de l'accident nucléaire de Three Mile Island étaient limités. En URSS, les conséquences de Tchernobyl sont restées limitées au périmètre de la fédération. Aujourd'hui, l'Ukraine et la Biélorussie n'en font plus partie. Au Japon, l'essentiel de la contamination est parti dans l'océan.

En revanche, il est clair que des accidents nucléaires de ce type en Europe seraient transfrontaliers. Aussi existe-t-il un certain nombre d'actions partagées, notamment celles des autorités de sûreté, mais je ne vais pas m'exprimer en leur nom. En ce qui concerne les organismes d'appui technique, le réseau ETSON regroupe tous les équivalents de l'IRSN en Europe.

Comme indiqué dans mon introduction, l'IRSN rassemble l'ensemble des disciplines liées à l'évaluation des rayonnements ionisants. Ce champ varie selon les pays. Tous les organismes ne sont pas organisés de la même manière. Dans le cadre du réseau ETSON, notre objectif est de partager les approches d'évaluation de sûreté. Nous élaborons en commun des approches de sûreté, et dès qu'apparaît un sujet technique, nous avons beaucoup d'échanges. Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui en Europe, la logique est que la responsabilité, installation par installation, appartient au pays concerné, même s'il y a beaucoup d'échanges européens.

Nous mettons actuellement en oeuvre des échanges sur la gestion de crise. Les organismes techniques de sûreté n'étant pas tous impliqués dans ce sujet comme l'est l'IRSN, cela rend plus compliquée cette interaction. Après l'accident nucléaire de Three Mile Island, l'IRSN a mis en oeuvre une démarche très structurée intitulée 3D3P (triple diagnostic et triple pronostic). Les exercices réalisés en France, avec l'ASN, EDF et les pouvoirs publics, s'appuient sur cette démarche qui permet de structurer les échanges. Nous considérons que cette méthode est efficace. Aujourd'hui, nous la promouvons à l'international. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'en est saisie et nous travaillons avec les Américains.

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