Intervention de Nicole Sanquer

Séance en hémicycle du jeudi 25 juillet 2019 à 9h30
Agence nationale du sport et organisation des jeux olympiques et paralympiques de 2024 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Sanquer :

En 2024, Paris, et avec elle la France, accueillera les Jeux olympiques et paralympiques, cent ans après les avoir reçus pour la dernière fois. L'organisation du plus grand événement au monde nous offre une formidable opportunité de démontrer notre savoir-faire. Les Jeux sont une vitrine sans équivalent pour Paris et la France.

Paris a choisi d'organiser des Jeux qui ne soient pas dispendieux, utilisant au maximum les infrastructures existantes. Un point d'honneur est également mis à ce qu'ils se déroulent en préservant au mieux l'environnement, ce qui sera une condition sine qua non de leur réussite. Depuis la phase de candidature, Paris 2024 a été conçu pour être un facteur d'accélération des politiques publiques et laisser un héritage tant matériel qu'immatériel. C'est pourquoi nous portons une forte responsabilité pour assurer les conditions d'une organisation optimale et transformer notre modèle sportif.

C'est l'objet de l'ordonnance qui doit être ratifiée, visant à faciliter la circulation dans Paris des véhicules mobilisés pour l'organisation des Jeux et des voitures de secours et de sécurité. Cette mesure d'exception témoigne, s'il en était besoin, des problèmes que pose la circulation parisienne et métropolitaine. L'enjeu n'est d'ailleurs pas tant de fluidifier le trafic que de lutter contre la pollution pour préserver la santé publique.

On ne peut concevoir, par ailleurs, d'organiser les Jeux olympiques et paralympiques de 2024 sans moderniser le modèle sportif français. Telle est l'ambition de ce projet de loi qui ne tend pas seulement à créer une agence supplémentaire mais bien à repenser les politiques publiques du sport, d'autant plus que l'Agence remplacera le centre national pour le développement du sport et supplantera progressivement le ministère des sports. Ce projet de loi est donc cohérent avec notre proposition de résolution visant à rationaliser l'ensemble des entités étatiques qui se démultiplient et grèvent une partie substantielle de nos finances publiques. Le sport est une économie mais aussi un puissant vecteur d'émancipation, permettant de transmettre des valeurs et des vertus éducatives.

Lutter pour l'égalité entre les hommes et les femmes passe également par le sport. Pour s'en convaincre, il suffit de mesurer l'ampleur de la ferveur qui a emporté nos compatriotes lors de la coupe du monde féminine de football, rassemblant plusieurs millions de Français derrière leurs postes de télévision pour soutenir nos bleues.

Notre groupe est également très attaché au concept de sport santé, qui peut se matérialiser par la prescription de sport par ordonnance, pratique qui se développe. Le sport santé permet par ailleurs de favoriser l'exercice en entreprise par l'aménagement de plages horaires, durant le temps de travail, destinées à une pratique sportive. Tout le monde y gagne. L'employé peut s'adonner à une discipline sportive bénéfique pour sa santé et l'employeur voit les arrêts de travail diminuer. C'est tout simplement un enjeu de santé publique !

Le sport est un moteur de la dynamisation de nos territoires et nous devons nous poser la question du financement du sport amateur, largement pris en charge par des collectivités territoriales à bout de souffle. Le projet de loi Sport dont nous aurons la chance de débattre au début de l'année prochaine sera l'occasion d'y réfléchir.

Je conclurai par deux questions auxquelles nous n'avons pas obtenu de réponse claire, madame la ministre. Tout d'abord, quels moyens seront-ils alloués à l'Agence nationale du sport ? Ce serait une erreur de ne pas la doter des moyens suffisants pour mener à bien ses missions. Ce serait surtout avouer que cette réforme n'est que budgétaire.

Ensuite, qu'en est-il de la pérennité du régime juridique de l'Agence puisque, selon le Conseil d'État, le statut de groupement d'intérêt public ne convient pas ?

Néanmoins, le groupe UDI et indépendants soutient la création de cette agence qui traduit une volonté de changer de paradigme dans les politiques du sport. Elle est une nécessité pour le développement du sport amateur et pour réussir nos Jeux olympiques et paralympiques.

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