Intervention de Gwenn van Ooteghem

Réunion du mardi 9 juillet 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur la situation et les pratiques de la grande distribution et de ses groupements dans leurs relations commerciales avec les fournisseurs

Gwenn van Ooteghem, Directeur des achats marques nationales Intermarché :

Concernant le prix du porc, il nous a paru très vite tout à fait évident qu'il fallait revaloriser la filière pour le transformateur. La notion que nous avons développée, c'était celle de la réactivité sur les fluctuations de matières premières, parce que d'une part nous voyons les cours du marché, et d'autre part nous devons réagir vite.

Et je pense que c'est aussi important, notamment pour une plus petite entreprise qui a peu de trésorerie et qui la voit tout de suite se dégrader. Donc, nous avons privilégié et nous avons mis en oeuvre une force de frappe très importante. C'est-à-dire que nous n'avons pas attendu de recevoir les tarifs des fournisseurs. Nous les avons appelés et leur avons demandé de combien ils avaient besoin. C'est comme cela que nous avons réussi à fixer 100 % des sociétés très rapidement. Et vous savez que quand on est concurrent, c'est quand même un sujet important. Généralement, lorsqu'il y en a un qui donne l'impulsion – c'est un pari que nous faisons, il s'agit de confiance avec l'industriel – si nous lui passons ces hausses très rapidement, nous espérons qu'il sera cohérent avec l'ensemble de ses clients sur les données économiques. C'est le pari qu'on a fait, on ne devrait pas se tromper sur ce sujet. On leur fait confiance. Ce sont des sujets de l'urgence. Je pense que c'est un sujet important. Dans d'autres pays, ces sujets-là sont très vite actés par l'ensemble des acteurs.

Sur la répartition de la MDD et des marques nationales, il n'y a pas de nid-de-poule particulier. Je suis autonome, placé sous la direction de Claude Genetay et je n'ai pas d'objectifs de diminution du chiffre d'affaires. C'est tout le contraire. Je dois gagner des parts de marché et du chiffre d'affaires sur la marque nationale et mon homologue a les mêmes objectifs. Nous sommes en saine concurrence sur ces sujets-là. Il n'y a pas de consigne particulière, mais nous pensons que nous pouvons développer.

Les fameuses situations avec les acheteurs... Je suis un peu perplexe depuis plusieurs jours. Je sais que tout n'est pas rose, mais j'entends beaucoup de choses. Il y a plein d'exemples qui sont donnés, sur lesquels j'ai du mal à identifier.

Le parc de Tréville est un parc d'activité. Il y a un péage à l'entrée, ensuite vous avez de grands espaces verts et on reçoit nos fournisseurs et nos partenaires dans un grand espace réunion, un énorme bâtiment sur lequel il y a 50 salles de réunion – cela s'appelle bien des salles de réunion et non des box – qui nous sont dédiées pendant la négociation. Mais sinon, ces salles de réunion sont dédiées aux collaborateurs d'Intermarché tout le reste de l'année. Comme j'ai besoin d'espace pour recevoir mes fournisseurs, je demande effectivement à ce que ces salles de réunion nous soient dédiées en novembre, décembre, janvier et février. Mais tout le reste de l'année, l'ensemble des collaborateurs du groupement utilisent les salles de réunion. Ce sont les mêmes.

Les fournisseurs sont reçus dans de meilleures conditions parce que nous avons investi plusieurs centaines de milliers d'euros pour bâtir ces salles de réunion. Ils sont reçus à l'accueil, ils ont des boissons, du café, ils peuvent s'asseoir, et en période de négociation on commande à manger pour eux, parce que les négociations peuvent durer. Il n'y a pas de box. Et même si les box existaient, sincèrement, le box est juste une dénomination. Entre un box et une salle de réunion, il n'y a pas de différence particulière.

C'est compliqué les deux dernières semaines parce qu'on a une date butoir. Vous l'avez vu, on a 500 fournisseurs, mais c'est 1 200 accords. On a une date butoir au 1er mars.

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