Intervention de Damien Pichereau

Séance en hémicycle du mardi 10 septembre 2019 à 15h00
Mobilités — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Pichereau :

Notre ambition est de permettre aux collectivités de s'engager pour la mobilité de leur territoire et de leur redonner la capacité d'agir pleinement. Nous les encourageons à travailler avec les entreprises et les associations d'usagers dans les comités de partenaires, car la mobilité, dans un territoire, est l'affaire de tous ! À ce titre, plusieurs avancées sont à souligner, notamment sur la mobilité domicile-travail, qui s'inscrira au coeur du dialogue social. Mais la mobilité ne sert pas uniquement à aller travailler : elle permet aussi de sortir de l'assignation à résidence, d'accéder aux soins, à la justice, à la culture. Si elle est une évidence pour la plupart d'entre nous, elle peut aussi exclure les citoyens les plus fragiles. Or, l'exclusion n'est pas une fatalité.

S'agissant de l'enjeu économique, nous investirons plus et mieux. Pour une réelle visibilité pluriannuelle de cette politique, le Gouvernement propose une programmation qui permet l'entretien, la modernisation et le lancement de grands projets en réalisation phasée. Nous saluons une trajectoire ambitieuse, avec une augmentation de 40 % du budget au cours du quinquennat. Il nous appartiendra d'en contrôler la bonne effectivité, notamment lors du vote des prochaines lois de finances. Nous avons tenu deux réunions transpartisanes sur cette question au cours de l'été, et je suis certain que nous nous y attellerons sérieusement ensemble cet automne.

Enfin, s'agissant de l'enjeu environnemental, le texte consacre la neutralité carbone d'ici à 2050 et établit une trajectoire claire pour y parvenir, en particulier grâce à l'arrêt de la vente de voitures utilisant des énergies fossiles d'ici à 2040. Mais la voiture restera un moyen de mobilité, raison pour laquelle nous devons verdir notre parc : prime à la conversion, droit à la prise, division par deux des coûts d'installation... Gardons à l'esprit que cette révolution écologique doit être accompagnée et soutenue. Par ailleurs, lors de la première lecture, nous avons renforcé les dispositions afférentes aux mobilités actives – je pense aux stationnements réservés ou encore au schéma national des véloroutes, qui vient s'ajouter au plan vélo présenté par le Gouvernement.

C'est donc un texte équilibré qui, au vu de l'urgence d'apporter des réponses à la fracture sociale et territoriale du pays, n'appelait pas une nouvelle lecture. D'un point de vue politique, il est tout de même étonnant d'agir de la sorte sur un texte aussi attendu et aussi indispensable pour les Français au quotidien. Le texte, qui répond aux enjeux primordiaux que je viens de vous énoncer, est salué par tous les acteurs de la mobilité – élus locaux, citoyens. Ce n'est pas moi qui le dis, mais l'enquête Odoxa-Dentsu Consulting du 20 juin dernier, qui a relevé que 72 % des Français adhéraient à ce projet de loi. Je me demande donc quelles raisons poussent certains à balayer ce texte d'un revers de main, alors même que nous nous entendons sur l'essentiel.

Après des semaines de débats au Sénat et à l'Assemblée nationale, je souhaite donc que cette lecture soit brève, que nous puissions faire appliquer les mesures du texte le plus rapidement possible, que les collectivités s'emparent de leurs nouvelles prérogatives et que les relations se créent entre tous les acteurs de terrain. Tel est mon souhait pour améliorer le quotidien des Français, pour faire entrer notre politique de mobilité dans le XXIe siècle, pour que chacun puisse s'accorder sur ce nouveau cadre législatif.

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