Intervention de Anne Genetet

Séance en hémicycle du mercredi 18 septembre 2019 à 15h00
Accord de coopération entre l'union européenne et l'afghanistan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Monsieur le ministre, j'ai bien écouté votre présentation de cet accord de coopération – j'insiste – en matière de partenariat et de développement entre l'Union européenne et ses États membres, d'une part, et la République islamique d'Afghanistan, d'autre part.

Cet accord a été signé en février 2017 par les chefs d'État européens et nécessite maintenant la ratification des parlements nationaux et de quelques parlements régionaux. Il est le fruit de près de quatre ans de négociations, tenues entre 2011 et 2015. C'est un texte riche, dense, profond, couvrant un nombre considérable de domaines, ce qui témoigne des besoins non moins considérables de ce pays.

La portée et la symbolique de ce texte sont loin d'être neutres puisqu'il s'agit là de la première relation contractuelle entre l'Union européenne et l'Afghanistan. Ce pays est très éloigné de nous par sa distance, par sa culture, par sa géographie, par son niveau de développement, mais tellement important dans les grands équilibres du monde !

En juin 2018, le Parlement européen avait transmis au Conseil une longue résolution détaillant les attentes de la représentation européenne – c'est-à-dire des peuples européens, de nous-mêmes – vis-à-vis de la mise en oeuvre de cet accord. Je vous invite, mes chers collègues, à lire cette longue résolution : nous y apprenons beaucoup sur ce pays, sur ses forces, sur ses faiblesses, sur ce qui le menace – mais aussi sur l'opportunité qui s'offre à lui.

Car l'Afghanistan a une opportunité majeure ; il s'agit de l'Europe, sans l'ombre d'un doute.

Nous savons combien la situation dans ce pays est extrêmement instable. Des attaques sanglantes ont lieu régulièrement, comme le rappelait ma collègue Mme Nicole Trisse – encore hier. L'État y est défaillant et l'économie, à peine balbutiante, minée par des trafics en tous genres dont le pays est une plaque tournante et une porte d'entrée, notamment vers l'Europe. Dans ce contexte, cet accord voulu par les États membres de l'Union européenne est une main tendue au peuple afghan, une illustration de notre capacité à agir au service de la paix et du développement, conformément à nos valeurs.

Quel est en l'objet ? Mes chers collègues, ratifier cet accord, c'est poser un cadre juridique clair dans lequel s'inscrira la coopération développée entre les deux parties.

Ratifier cet accord, c'est aussi renforcer la relation entre l'Union européenne et l'Afghanistan en l'étendant à de nouveaux domaines de coopération. Je n'en citerai que trois, qui constituent des urgences absolues : les échanges d'information dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, contre les trafics de drogue illicites et contre le blanchiment d'argent. Cet accord permettra de mener ces actions urgentes et indispensables.

Ratifier cet accord, c'est enfin soutenir les quatre piliers de la stratégie de l'Europe en Afghanistan : promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité du pays ; renforcer la démocratie, l'État de droit et la défense des droits humains, y compris bien entendu l'égalité entre les femmes et les hommes ; soutenir le développement économique ; enfin, relever les défis migratoires.

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