Intervention de Bruno Fuchs

Séance en hémicycle du mercredi 18 septembre 2019 à 15h00
Accord de coopération entre l'union européenne et l'afghanistan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

L'Afghanistan est en grande souffrance. Nous savons tous les difficultés que le pays doit surmonter depuis son indépendance, particulièrement depuis la chute du régime des talibans. De nombreux contours des relations internationales et lignes de force de ce siècle trouvent leur origine sur ce territoire, comme cela a été rappelé à plusieurs reprises.

Aussi, madame la rapporteure, votre rapport très complet nous permet-il de mieux comprendre la complexité des défis auxquels l'Afghanistan doit faire face aujourd'hui.

Les relations entre l'Union européenne et l'Afghanistan sont particulièrement diverses et nombreuses. Elles sont bien sûr d'abord tissées par l'impératif sécuritaire que la situation de ce pays appelait de la part de la communauté internationale et de l'ensemble des pays qui ont participé aux opérations militaires en 2001. La France s'est trouvée aux avant-postes de ce dispositif en déployant plusieurs milliers de soldats sur le sol afghan et en déplorant la perte de quatre-vingt-dix militaires jusqu'à son départ en 2012.

Dans ce cadre, et dans une situation sécuritaire et économique particulièrement difficile, le soutien de l'Union européenne s'est révélé particulièrement important pour l'Afghanistan. Ce sont plusieurs milliards d'euros qui ont été investis dans ce pays avec des résultats, certes insuffisants mais non négligeables, comme le détaille le rapport de la commission.

Comme vous l'avez indiqué, ce pays est classé parmi les moins avancés de la planète, mais il a connu ces dernières années un développement – certes insuffisant – , malgré les conflits et le terrorisme persistant et en dépit d'une croissance plus faible ces derniers mois du fait de la sécheresse persistante.

Ce développement n'aurait pas pu se faire sans l'appui de la communauté internationale. Nous devons tous en avoir conscience et l'admettre. La révision du partenariat entre l'Afghanistan et l'Union européenne est une bonne chose puisque le rôle de l'Europe dépasse celui des bailleurs de fonds. Ce partenariat s'inscrit en effet dans le respect des valeurs chères à l'Union européenne, comme l'a rappelé ma collègue Anne Genetet à l'instant : le renforcement de la démocratie et de l'État de droit, le développement de la paix, de la sécurité et le rétablissement de l'autorité gouvernementale, la lutte pour les droits de l'homme, l'égalité entre les hommes et les femmes, mais aussi la coopération commerciale et au service du développement, les défis migratoires, ainsi que la lutte contre les armes de destruction massive, chimiques et biologiques. Sur tous ces sujets, l'Afghanistan a besoin de notre aide et notre soutien. Il nous faut donc appuyer cette initiative.

Dans ce cadre, il nous semble que le renforcement du suivi de la participation de l'Union européenne et de ses États membres dans l'utilisation des aides financières par l'Afghanistan constitue sans doute la meilleure façon d'améliorer le développement concret du pays. Les dernières évolutions sont positives puisque près de neuf millions d'enfants sont scolarisés, contre seulement un million en 2002. Ces résultats concrets ont été permis par les politiques d'aide. Bien sûr, certains ne sont pas satisfaisants et d'autres sans doute contestables ou contestés, mais dans l'ensemble, ils n'auraient pu être obtenus sans l'aide apportée. Citons aussi, parmi les bénéfices qu'il convient de valoriser, le recul de 34 % de la mortalité.

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