Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du mardi 10 septembre 2019 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

…mais les programmes sont connus.

Quatre-vingts programmes ont changé pour l'ensemble des secteurs du lycée. C'est un travail considérable pour les professeurs, y compris en formation continue, et je leur en rends hommage. J'ai croisé pendant l'été beaucoup de professeurs enthousiastes. Quand vous enseignez la spécialité d'histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, c'est du travail mais vous aimez le faire. Au-delà de l'anecdote, les programmes sont perçus comme présentant des améliorations. Ainsi, le programme physique-chimie est salué par la quasi-totalité des professeurs concernés que je rencontre. Nous pourrons faire des enquêtes de satisfaction, d'ici quelques mois, si vous le souhaitez.

Vous avez fait état de difficultés d'orientation des élèves. Là encore, cela se disait beaucoup il y a quelques mois. Je pourrais reprendre la liste des prophéties négatives sur les emplois du temps, les orientations, la reconstitution des filières par les élèves. Ceux qui les énoncent ne sont jamais découragés d'en formuler des nouvelles, voire de renouveler les anciennes, comme nous le voyons ici. Mais elles ne se vérifient pas en cette rentrée. Par exemple, lors de notre visite de prérentrée dans le Var, avec le Premier ministre, une proviseure a dit devant tout le monde que l'exercice d'emploi du temps lui avait permis de réaliser des améliorations dans son établissement. Ce qui est possible dans certains lycées crée des modèles utiles pour les temps à venir et les rentrées futures.

On disait que les séries allaient être reconstituées. Le dossier de presse qui est à votre disposition reprend les grands chiffres de la rentrée. Vous y trouverez le détail des séries choisies par les élèves. La moitié a choisi des combinaisons qui n'existaient pas auparavant. Si vous allez de bonne foi à la rencontre des élèves de première concernés, ce que j'ai fait la semaine dernière, vous constaterez que ceux qui ont fait des combinaisons originales sont profondément heureux de la nouvelle possibilité qui leur était offerte. Leur adhésion aux apprentissages, leur désir d'apprendre, leur capacité d'approfondissement s'en trouvent, ipso facto, améliorés. Les questions qu'ils se posent sur le parcours qu'ils ont choisi font évoluer positivement notre système. On trouvera toujours le cas d'un élève qui n'a pas pu obtenir tel enseignement, mais cela reste très marginal. Dans l'immense majorité des cas, les enseignements de spécialités désirés ont été attribués et la rentrée s'est passée très convenablement.

Bien plus, même lors de rentrées ordinaires, sans réforme, il y avait plus de cas de lycées en difficulté en raison de difficultés d'emploi du temps ou de blocages de tous ordres. La réforme du lycée a été l'occasion d'une réflexion pédagogique et éducative extrêmement intéressante dont nous ne voyons que le début. Les vertus en chaîne de la réinterrogation de ce qui se passe pour un élève lycéen, au début d'une maturité d'adulte, présentent un grand intérêt pédagogique. Les chiffres globaux sont bons, les illustrations très intéressantes.

Concernant l'enseignement professionnel, vous avez avancé ce que vous appelez la réduction des horaires dans les matières générales, sur laquelle nous avons beaucoup échangé avant les vacances. Je rappellerai qu'il ne s'agit en aucun cas d'une mesure quantitative mais d'une mesure qualitative. Il y a autant d'heuresprofesseur qu'avant, mais nous avons voulu qu'il y ait moins d'heuresélève. Avec trente-cinq, voire trente-six heures, l'élève en lycée professionnel français était celui qui avait le plus d'heures en Europe, voire dans le monde, là où le bachelier général a trente heures. Si le nombre d'heures pour un élève en lycée professionnel était la solution miracle, cela se saurait. Nous avons souhaité mettre en oeuvre la co-intervention, qui ne représente pas une économie puisqu'elle mobilise deux professeurs en même temps dans un cours. Nous avons voulu donner beaucoup plus de sens aux apprentissages, considérant que l'enseignement général prend sens par la co-intervention. Nous sommes au début d'une évolution qui est d'autant plus appréciée par de nombreux professeurs qu'elle se traduit par des demi-groupes et que les conditions d'apprentissage sont améliorées. Je vous invite à regarder ce que cela donne sur le terrain. Un grand nombre de professeurs sont satisfaits de ces conditions nouvelles dont nous pourrons faire le bilan dans un an, avec une année scolaire de recul.

Madame la députée Descamps, merci pour vos constats de terrain, dans l'esprit de ce qu'avait dit Mme la députée Dubois, sur les réouvertures à la suite des décisions annoncées par le Président de la République.

Les élèves peuvent-ils faire la sieste à l'école maternelle ? La réponse est « oui », bien sûr.

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