Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du mercredi 25 septembre 2019 à 15h00
Bioéthique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Mesdames les ministres, j'aimerais, en propos liminaire, vous assurer du soutien du groupe Socialistes et apparentés à ce texte, qui vise à donner un accès à l'assistance à la procréation à tout couple formé d'une homme et d'une femme, de deux femmes, ou de toute femme non mariée, et qui permet d'ouvrir et de conforter des droits nouveaux.

Comme vous l'avez dit, madame la garde des sceaux, ce projet de loi s'appuie sur la vérité des faits. Ce sont effectivement de nouveaux droits, sécurisés et accessibles, qui sont aujourd'hui offerts au plus grand nombre de familles.

Nous proposerons néanmoins des amendements pour améliorer ce texte, notamment sur l'article 1er, car nous pensons qu'il est source de stigmatisations, bien que ce terme vous semble abusif. Nous tenterons tout du moins de vous en convaincre.

À propos de la PMA post mortem, par exemple, nous proposerons que le couple puisse préciser son consentement à la poursuite de l'assistance médicale à la procréation dans l'éventualité du décès de l'un des deux membres. Il s'agit de permettre à la personne survivante en capacité de porter un enfant de poursuivre le projet parental avec les gamètes ou les embryons issus du défunt.

Nous souhaitons également aborder, au sujet de cet article, la question de la PMA transgenre. Nous demanderons que, lorsque la procréation implique un couple formé de deux femmes, le don d'ovocytes de l'une à l'autre puisse être autorisé. Il nous paraît en effet incompréhensible, dans le cadre d'un double don, qu'une femme ne puisse pas recevoir d'ovocytes de sa compagne et soit dans l'obligation de faire appel à une tierce personne.

J'espère que vous serez sensibles à nos arguments et que vous lèverez cette forme de discrimination.

Enfin, nous ne pourrions pas être si optimistes quant à l'issue de l'examen du texte si deux éléments n'avaient pas rendu celui-ci possible. Premièrement, notre obligation de révision régulière des questions bioéthiques, une exception dans notre pays ; deuxièmement, le débat sur le mariage pour tous. Car c'est bien, je crois, à Mme Taubira et à M. Binet, rapporteur du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, que l'on doit l'acceptation de telles avancées par la société.

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