Intervention de M'jid El Guerrab

Séance en hémicycle du mercredi 25 septembre 2019 à 15h00
Bioéthique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Ce sujet est fondamental. Il touche à l'intimité et à la conception que chacune et chacun se fait de la vie en couple, en société et en famille. Il importe donc de respecter les différents avis, qui peuvent d'ailleurs évoluer. Mon propre regard, comme celui du président Faure, a par exemple changé à force d'écouter et de voir les différentes manières d'être en famille et d'éduquer les enfants. Étant moi-même père de deux enfants conçus dans un couple dit classique – un père, une mère – , je crois aujourd'hui que, si mes enfants étaient éduqués par deux femmes qui les aiment, ils n'en seraient pas moins heureux. Je suis donc de ceux qui ont évolué sur ces questions.

En tant que représentant de la circonscription des Français établis au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, j'engage chacun à étudier la façon dont on est père ou mère dans certains pays africains, où la cellule familiale classique est parfois beaucoup plus élargie que celle que nous connaissons. Un enfant peut y être également l'enfant d'une autre famille, et on peut s'y sentir frère et soeur sans avoir eu les mêmes père et mère. On s'y sent d'ailleurs parfois plus liés à des cousins éloignés qu'à ses propres frères et soeurs.

Ces sujets doivent donc être abordés avec beaucoup d'humilité et de respect, sans préjugés sur les conceptions de chacun.

L'article 1er étend l'accès de l'AMP aux couples de femmes et aux femmes non mariées. Il répond ainsi aux avancées de la science et aux évolutions de la société. Bien loin d'un modèle unique, il existe aujourd'hui plusieurs façons de devenir parents. Il faut l'accepter. En cela, je soutiens de toutes mes forces l'ouverture de l'accès à l'assistance médicale à la procréation à toutes les femmes, y compris aux femmes seules. Cette ouverture doit intervenir de façon encadrée, pour éviter toute dérive, répondre aux craintes exprimées par les personnes qui refusent cette extension, et sécuriser les familles.

Ni l'orientation sexuelle ni le statut matrimonial ne déterminent l'amour et les valeurs que l'on transmet à son enfant. Seuls comptent le projet parental et l'implication des parents, hétérosexuels ou homosexuels, en couple ou célibataires, à apporter affection, sécurité et attention à leur enfant. C'est uniquement de cette façon que se définit une bonne famille.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.