Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du mercredi 25 septembre 2019 à 21h30
Bioéthique — Article 1er

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Parlons clair : l'effet de ces amendements serait de réserver la PMA aux couples hétérosexuels. Tous vos argumentaires, en tout cas celui de Mme Genevard, ont porté essentiellement sur les familles monoparentales, mais c'était pour brouiller les cartes : l'objet des amendements est tout simplement d'exclure de la PMA les couples de femmes et les femmes seules.

M. Hetzel nous a parlé d'une dérive vers la GPA, impliquée par le principe d'égalité. Mais toutes les analyses juridiques montrent clairement que le principe d'égalité ne saurait être invoqué : l'homme et la femme ne sont pas égaux devant la procréation. Une loi de bioéthique n'est pas une loi d'égalité, elle évalue chaque technique médicale à l'aune des principes éthiques qui sont mis en tension. La PMA pour les femmes ne met en tension aucun principe éthique ; la GPA, qu'elle soit pratiquée par des couples hétérosexuels ou homosexuels, se heurte immédiatement aux principes de non-marchandisation et de non-patrimonialité du corps humain et de dignité de la personne. Le glissement est impossible, et l'argument ne tient pas.

Par ailleurs, on trouve dans les propos de Mme Boyer des glissements sémantiques qui me gênent terriblement. Nous parlons de la PMA pour toutes les femmes : à aucun stade cela ne soulève la question de la marchandisation du corps humain, que vous passez pourtant votre temps à invoquer.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.