Intervention de Joachim Son-Forget

Séance en hémicycle du mercredi 25 septembre 2019 à 21h30
Bioéthique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Il faut prendre un peu de recul, sur ce sujet où tout le monde n'a que de bonnes intentions. J'entends les arguments des tenants de la PMA pour toutes, mais j'ai déjà dit qu'il y a des forces à l'oeuvre plus grandes que celle du désir d'enfant et de l'amour : les forces qui assurent la survie de l'humanité. Et parmi ces forces, il y a une tendance qui ne s'est jamais vraiment éteinte : celle de l'eugénisme, qui, ne l'oublions pas, était de gauche au début du XXe siècle et qui a mené à de nombreux abus avant la Seconde guerre mondiale, dans des pays très fréquentables, des pays occidentaux : sélection, stérilisation des handicapés… Certaines idées ne sont jamais mortes, pas même en 1941, époque où Julian Huxley, dont le frère Aldous écrivit Le Meilleur des mondes, déclarait que l'eugénisme était une religion d'avenir.

Bref, les bonnes intentions dans lesquelles nous nous drapons ne nous protègent pas d'éventuels glissements. Gardons cela à l'esprit.

Dès lors que l'on médicalise la naissance et la reproduction, l'on porte atteinte à la dernière chose qui mettait sur un pied d'égalité les pauvres et les riches partout dans le monde : la capacité de se reproduire. La stérilité frappe sans distinguer les pauvres et les riches. La médicalisation, la présence de la science dans la procréation rend forcément possible le glissement. Je vous invite à y réfléchir et à dépasser la seule considération de l'amour entre deux êtres, même si elle est fort louable.

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