Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 17 septembre 2019 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Je vous remercie pour vos exposés et le regard scientifique porté sur des questions aussi compliquées que celle de l'immigration, comme je salue le fait qu'il y ait un oeil scientifique sur les questions d'écologie, de climat, etc. À un moment donné, sur les enjeux importants, fondamentaux, qui touchent l'humanité avec de grandes conséquences, il est bien de prendre le temps de regarder les chiffres, les évolutions et les tendances. Cela nous permet de sortir des fantasmes. Si nous sortons de ce qui n'est pas réalité, mais seulement ressenti, nous pouvons plus facilement construire des politiques. De manière raisonnée, nous pouvons plus facilement apporter des réponses aux événements.

D'abord, je regrette que toutes les tendances politiques existantes en France qui sont présentes à la commission des affaires étrangères ne soient pas là aujourd'hui pour entendre tout ce que vous avez dit. J'espère qu'ils auront l'occasion de visionner vos remarquables interventions. Vous avez dit que par leurs décisions, les politiques n'influent que très peu. Immédiatement, j'ai pensé à des décisions politiques qui ont eu un impact. J'ai commencé à penser à Mayotte. Cette décision politique de départementalisation a-t-elle eu un impact sur l'immigration ? Ensuite, j'ai pensé à des décisions de guerre. L'intervention française en Libye et les conséquences derrière ont-elles eu un impact sur les questions de migration ? De manière générale, les décisions que nous prenons ici ou là dans le monde ont-elles un impact sur l'immigration ?

Ensuite, il y a les questions des politiques menées en France. Avec le système « Dublin », des préfectures enferment les personnes, en attendant qu'elles soient renvoyées dans leur pays d'origine. Quel est l'impact humain sur ces personnes ? Un immigré, c'est une histoire, une vie et une raison. Au Mali, à Bamako, j'ai entendu des mères de famille expliquer que, dans une famille, quand le fils aîné prend la décision d'essayer de trouver une solution ailleurs, c'est digne. Ils ne parlaient même pas d'Europe, mais d'ailleurs, de migrer pour essayer de trouver de quoi faire vivre et nourrir la famille.

La première action est donc celle sur le terrain, avec l'APD. Parfois, j'entends parler dans la commission et dans nos politiques de retour sur investissement de l'APD. Le retour sur investissement se fait à Bamako, mais surtout pas ici. Nous n'avons pas besoin de cela, nous devons aider là-bas.

La Tunisie est engagée dans la construction d'une démocratie. Dans cet espace particulier de l'un de nos voisins, quelle politique française a été menée, depuis l'ouverture de cet espace démocratique jusqu'à aujourd'hui, afin de faire en sorte que les jeunes Tunisiens soient fiers de cet espace démocratique, en se disant qu'ils ont un avenir grâce à cela ? Ce n'est pas ce qui s'est exprimé ce week-end. Ils ne ressentent pas les choses ainsi et notre pays aurait un rôle à jouer là-dedans.

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