Intervention de Marion Lenne

Réunion du mardi 17 septembre 2019 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Lenne :

Je vais revenir sur les étudiants étrangers. Trouver le juste équilibre entre partage des connaissances et maîtrise des flux migratoires de capital humain, notamment grâce au développement de campus franco-étrangers, est l'enjeu d'une migration étudiante bénéfique tant pour la France que pour l'Europe et les pays d'origine. En d'autres termes, lorsque la possibilité d'étudier dans le pays existe, fruit d'une réflexion et d'un véritable choix, la mobilité des étudiants internationaux vers la France est un atout majeur pour notre rayonnement culturel et intellectuel. Pourtant, cette immigration régulière, enrichissement mutuel pour tous les étudiants, reste aujourd'hui entachée de drames incompréhensibles, comme l'agression mortelle à caractère raciste contre Mamoudou Barry, enseignant-chercheur guinéen à Rouen, cet été. Je tiens d'ailleurs à saluer l'action de ma collègue Sira Sylla auprès de la diaspora durant cette sombre période.

Cela donne une drôle de tonalité à notre stratégie « Bienvenue en France », avec la mise en place des frais d'inscription différenciés, alors même que le Gouvernement s'est vu reprocher d'exclure de nos établissements les étudiants issus des pays les moins riches. Or, associé à une politique de bourses et d'exonérations, il s'agit bien de renforcer notre attractivité avec une offre de formation plus adaptée, tournée vers l'international et proposant un accueil et une intégration dignes. Toutefois, il reste difficile d'obtenir les chiffres de cette rentrée, ce qui montre encore une certaine opacité dans la méthode, déjà évoquée au moment de l'annonce de la stratégie et de la mission flash, que nous avons menée avec mon collègue Pascal Brindeau.

Pour attirer les talents du monde entier et partager notre modèle et nos valeurs européennes, il nous faut également mener une politique de visas fluide et efficace, en sachant qu'un tiers des titres de séjour délivrés en France par le ministère de l'intérieur est relatif à l'immigration étudiante. Des mesures en faveur de la circulation des personnes ont été présentées au Burkina Faso par le Président de la République Emmanuel Macron. La loi pour une immigration maîtrisée, un droit d'asile effectif et une intégration réussie a assoupli cela. Vous avez évoqué le passeport talent. La lutte contre les communautarismes rappelée hier par le Président passe notamment par l'éducation de l'école à l'enseignement supérieur. Si l'intégration est le moteur de notre politique d'accueil, ces mesures sont-elles suffisantes pour faciliter l'arrivée en France d'étudiants ? Devrions-nous organiser une procédure propre aux étudiants internationaux ? Enfin, pouvons-nous mesurer les effets d'une immigration étudiante sur le développement du savoir, des connaissances scientifiques et le marché du travail ?

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