Intervention de Jacques Maire

Réunion du mardi 17 septembre 2019 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Merci pour ces éclairages qui nous permettent de mettre beaucoup de faits et d'analyse dans le débat. J'espère que nous les retrouverons en hémicycle dans quelques jours. Vous savez, les députés n'ont pas beaucoup le temps de lire de très gros rapports. Si en particulier l'OCDE pouvait nous résumer ses recommandations, ce serait efficace et cela aurait un impact assez important sur la qualité du débat.

Un point m'étonne dans le propos de monsieur Héran, à savoir le caractère très macroéconomique de ses affirmations sur le fait que la relation entre des espaces émergents, en développement économiquement, avec une migration économique est plus importante quantitativement que ne le sont les migrations subies de la part des populations dans des zones en stress profond. Je crois qu'il faut aller plus loin que cela. Ce que nous vivons dans nos pays où la migration économique est faible, ce sont des migrations « subies » de la part de personnes qui viennent, parce qu'elles n'ont pas d'autre choix, y compris quand cela signifie traverser la Méditerranée depuis des pays en guerre. Il est bien d'avoir ces rappels d'analyse, mais c'est vraiment l'occasion d'affiner et de nous faire un diagnostic un peu plus précis de notre propre situation.

J'ai une demande vraiment forte à faire à notre représentant Pascal Teixeira. Ces dix derniers jours, nous étions trois députés en pleine « zone rouge », dans le nord du Sahel. Nous avons visité des populations nomades dont on avait privé les villages de 4×4, afin de lutter contre les passeurs. Nous avons visité des sites qui n'avaient pas vu de touriste ni même d'étranger depuis des années. Nous avons visité un musée qui n'avait pas eu de visite depuis le début de l'année, avec un gardien à temps plein. Nous avons vu des personnes qui étaient en situation très difficile et luttent contre la radicalisation. Ces personnes produisent toujours du matériel, de l'argenterie, de l'artisanat. Elles n'ont plus de débouché. Il y a un an et demi ou deux ans, quelques visas avaient été donnés, afin que ces artisans puissent participer aux festivals pendant la durée de la saison d'été et écouler leur production. Cela semble tari. Ces Touaregs sont en première ligne, pour avoir vécu les révoltes il y a quelques années, dans le consensus national et la sécurité. Ces personnes essaient de survivre dans des zones complétement dépouillées de ressources. Je fais un appel, afin que nous puissions réexaminer dans le détail la possibilité de rouvrir nos portes pour des situations bien spécifiques, celles de personnes qui luttent pour la paix et sont toutes revenues de France à l'issue de leur précédent visa.

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