Intervention de Jean-Jacques Gaultier

Séance en hémicycle du jeudi 3 octobre 2019 à 9h00
Amitié franco-allemande — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Gaultier :

Les parallèles se rejoignent, même si c'est à l'infini, même si une telle affirmation peut interpeller notre collègue Cédric Villani : les parallèles peuvent se rejoindre.

Nous avons en l'occurrence deux démarches parallèles. La première est une démarche de l'exécutif – le Président de la République, la chancelière – , avec le traité d'Aix-la-Chapelle, signé cette année même et poursuivant, complétant, dépassant même le traité de l'Élysée de 1963, traité de réconciliation et réussite majeure de l'après-guerre.

La seconde est une démarche du législatif – l'Assemblée nationale et le Bundestag – , avec un accord parlementaire, la création d'une assemblée parlementaire franco-allemande et la proposition de résolution qui vous est soumise. Ces deux démarches se rejoignent dans leurs finalités : développer la coopération, le partenariat et l'amitié entre nos deux pays, entre nos deux peuples, entre la France et l'Allemagne.

Il ne faut pas négliger le rôle de la diplomatie parlementaire. Il n'existe pas de démocratie sans parlement, sans parlement fort : le contrôle parlementaire est l'essence même de la démocratie. D'où la démarche de l'Assemblée et du Bundestag de conclure un accord et de créer une assemblée composée de cinquante députés français et de cinquante députés allemands ; d'où cette proposition de résolution pour une mise en oeuvre rapide et ambitieuse du traité d'Aix-la-Chapelle.

Ce traité consacre une triple coopération, une triple convergence. Tout d'abord, une coopération en matière de culture et d'éducation, à travers le fonds citoyen – une initiative concrète pour laquelle Mme la secrétaire d'État s'est engagée à trouver un financement. C'est également une coopération en matière de recherche, sur l'intelligence artificielle, le numérique – il s'agit là de l'avenir, si nous ne voulons pas être les simples spectateurs du match entre la Chine et les États-Unis – et la transition énergétique, car nous devons veiller à la bonne mise en oeuvre de l'accord de Paris. C'est, enfin, une coopération transfrontalière sur des sujets touchant à la vie quotidienne de nos concitoyens, notamment en matière de transports – et en particulier s'agissant de la desserte ferroviaire des trois Länder de la Sarre, du Bade-Wurtemberg et de la Rhénanie-Palatinat.

S'agissant de la coopération en matière de défense, quel symbole, mes chers collègues, après trois guerres entre nos deux pays en moins d'un siècle, de travailler à un avion et un char du futur ! Les positions de nos partenaires allemands évoluent et se rapprochent des nôtres, en particulier s'agissant des exportations d'armes – dans le pur respect, évidemment, du droit international.

Cette coopération est nécessaire – même si, j'en conviens, elle n'est pas forcément suffisante – et a vocation à s'ouvrir à d'autres pays, au service d'une Europe qui protège les citoyens et les nations souveraines, une Europe qui ne saurait se résumer à une zone de libre-échange ou un simple guichet de banque – quelle tristesse, quelle petitesse si c'était le cas ! – , une Europe qui doit retrouver sa voix, son âme, son identité, si chère à Romain Gary et son Éducation européenne ; cette culture partagée voulue par Romain Rolland, qui voyait en la France et l'Allemagne les deux ailes de l'Occident : « Qui brise l'une empêche l'autre de voler », disait-il.

Alors, chers collègues français et allemands, regardons ensemble dans la même direction et votons cette proposition de résolution !

1 commentaire :

Le 06/10/2019 à 09:46, Laïc1 a dit :

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Il faut enseigner l'allemand plutôt que l'anglais aux élèves en école élémentaire.

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