Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du jeudi 3 octobre 2019 à 15h00
Bioéthique — Article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Tout d'abord, madame la garde des sceaux, à aucun moment je n'ai parlé de l'orientation sexuelle : je n'ai parlé que d'altérité « sexuée » car, selon moi, la sexualité n'a pas sa place dans la loi, sauf quand il s'agit d'éviter les discriminations. Vous ne m'entendrez jamais parler de « couple homosexuel » ou « hétérosexuel », car j'ignore ce que ces mots veulent dire dans la loi.

Il y a simplement des couples composés d'hommes et de femmes, d'autres composés de femmes : restons-en à la réalité corporelle. Inscrire les questions d'orientation sexuelle dans la loi est un combat politique que je ne partage pas. Je le répète : la sexualité n'a rien à faire dans la loi – sauf, je le répète, pour interdire les discriminations liées à la sexualité.

D'autre part, vous répondez que le projet de loi ne fait nullement référence à la multiparenté : dont acte. La question que je pose est politique. Si le présent texte est malheureusement adopté, des associations demanderont la multiparenté pour trois femmes, ou pour trois hommes ou pour deux hommes et une femme – car toutes les combinaisons sont possibles, selon les préférences sexuelles – , sur le fondement du projet parental.

Je ne doute pas que trois personnes puissent vivre ensemble en s'aimant et en voulant un enfant. Ils affirmeront qu'ils ont un projet parental, selon l'expression gravée dans la loi par le fameux « amendement Ferrand », et que, dès lors, il n'y a pas de raison de rejeter leur demande.

Ma position, que j'assume, se fonde sur l'altérité sexuée. Certains la diront hétéropatriarcale, réactionnaire, ou que sais-je encore : nous l'assumons.

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