Intervention de Agnès Buzyn

Séance en hémicycle du vendredi 4 octobre 2019 à 21h30
Bioéthique — Article 17

Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé :

Ces amendements visent à éviter toute dérive, que vous qualifiez « d'eugénique », liée à l'utilisation des techniques de modification du génome – objectif que nous partageons tous dans son principe.

Toutefois, l'ajout que vous proposez ne paraît pas s'imposer, pour deux raisons. D'une part, l'interdiction des pratiques eugéniques est déjà fortement affirmée dans notre droit, notamment à l'article 16-4 du code civil. D'autre part, l'encadrement de l'édition du génome inscrit dans le projet de loi n'a ni pour objet, ni pour effet d'autoriser les pratiques que vous dénoncez légitimement.

Il s'agit simplement de permettre aux équipes de recherche d'utiliser les techniques de modification ciblée du génome pour mieux en apprécier l'efficacité, l'innocuité et l'utilité, mais aussi pour progresser dans l'intérêt de la recherche sur le développement embryonnaire. À terme, les patients pourraient en bénéficier, notamment s'ils sont atteints de certaines maladies génétiques.

Je me permets d'insister sur un point : cette possibilité n'est ouverte que pour les besoins exclusifs de la recherche scientifique in vitro, sans réimplantation, et avec toutes les garanties apportées par l'encadrement juridique de la recherche sur l'embryon en France – dont le respect des principes éthiques fondamentaux.

Par ailleurs, je le répète, l'interdiction des modifications susceptibles d'être transmises à la descendance demeure la règle. Pour ces raisons, les craintes que vous formulez ne sont pas fondées. Avis défavorable.

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